Celui de tous qui semble lui avoir laissé de plus chers souvenirs est le célèbre prince de Ligne, si étonnant par ses saillies, ses impromptus, et les grâces intarissables de ses lettres et de sa conversation, L’on devine et l’on sent presque revivre sous la plume de M. de Ségur l’attrait de ces causeries brillantes et superficielles dont le seul but était de plaire, où l’on parlait de tout sans prétendre rien prouver, où l’on posait tour à tour, avec une érudition finement moqueuse ou adulatrice, de la France à l’Attique, de l’Angle ferre à Carthage, de l’empire de Cyrus à celui de Catherine.
Augustin-Thierry nous avertit, dans sa préface, qu’il a prétendu faire « une tentative littéraire nouvelle ».
Quand nous renvoyons à la lecture de ses Pieces, on sent bien que nous ne prétendons pas indiquer l’édition commentée par M. de Voltaire : ce seroit renvoyer aux cendres de Corneille, & n’offrir de ce Grand Homme qu’un squelette décharné par le scalpel de la malignité.
On peut s’en servir avec succès dans les fables et dans plusieurs autres ouvrages qui sont destinez pour instruire l’esprit en le divertissant, et dans lesquels le poëte parle en son nom et peut faire lui même l’application des leçons qu’il prétend nous donner.
Jamais je n’ai prétendu qu’il ne reste rien d’un premier jet, et j’ai même, pour ce motif, signalé l’importance des premières rédactions.