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576. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Quoique située dans l’enceinte de la ville, elle est cependant assez éloignée du centre pour qu’il soit permis de l’appeler campagne, et même solitude ; car il s’en faut de beaucoup que toute cette enceinte soit occupée par les bâtiments, et, quoique les vides qui se trouvent dans la partie habitée se remplissent à vue d’œil, il n’est pas possible de prévoir encore si les habitations doivent un jour s’avancer jusqu’aux limites tracées par le doigt hardi de Pierre Ier. […] Je vous crois trop accoutumés à réfléchir, Messieurs, pour qu’il ne vous soit pas arrivé souvent de méditer sur le bourreau. […] Il est fait comme nous extérieurement, il naît comme nous ; mais c’est un être extraordinaire, et, pour qu’il existe dans la famille humaine, il faut un décret particulier, un fiat de la puissance créatrice. […] J’incline à croire que non, car il y a trop d’alliage dans la monnaie d’idées qu’il a frappée à son coin pour que la valeur n’en baisse pas avec le temps.

577. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Il avait fait les plus grands efforts pour que les négociations avec le Saint-Siège fussent terminées en temps utile, et que les cérémonies religieuses vinssent se mêler aux fêtes populaires. […] Malheureusement la France, qui avait payé de son sang leur délire républicain, était exposée à payer de sa grandeur leur nouveau zèle monarchique ; car c’est pour qu’il y eût des rois français en Westphalie, à Naples, en Espagne, que la France a perdu le Rhin et les Alpes. […] Pour qu’un tel livre fût parfait, il faudrait que le récit fût écrit par M.  […] “Ce sont là, lui dit-il, les palais que Votre Majesté me force d’habiter depuis trois mois. — Ce séjour vous réussit assez, lui répliqua le monarque autrichien, pour que vous n’ayez pas le droit de m’en vouloir.”

578. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Les personnes pieuses du pays, confidentes de son penchant pour moi, faisaient des vœux charitables pour que l’amour achevât la conversion de l’esprit. […] Ma fenêtre, dans une chambre de faubourg hors de la ville, était assez rapprochée pour que les sons aigus de l’instrument fussent saisissables à mon oreille et pour que je fisse cadrer mes visites avec l’absence de celle qui fut, plus tard, ma belle-mère. […] Le nôtre avait eu trop d’éclat pour que le gouvernement pût feindre de l’ignorer.

579. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

C’est pour que Sganarelle, en recueillant Célie chez lui, donne à sa femme le soupçon qu’il la trompe, et pour que celle-ci, à son tour, en venant au secours de Lélie, fasse croire à Sganarelle qu’il est en effet ce qu’il craint si fort d’être. […] Il était trop homme de bien pour que Molière ne lui épargnât pas ce malheur. […] Armande Béjart ne ressemblait-elle pas trop à Célimène pour que le mari de l’une n’eût pas tous les sentiments de l’amant de l’autre ?

580. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

Les races sont trop mélangées pour qu’au sein des peuples blancs on puisse déterminer avec précision les qualités intellectuelles qui correspondaient autrefois aux races bien tranchées. […] C’en est assez pour qu’on soit fondé à voir dans la race combinée avec l’hérédité un principe important de différenciation mentale13. […] Draghicesco sur le rôle de l’individu se résume dans ce singulier raisonnement : l’individu est quelque chose, puisque sans lui le déterminisme social ne se réalise pas ; et d’autre part il n’est rien, puisqu’il n’accomplit une œuvre quelconque qu’à la condition de s’identifier avec la pensée sociale. — Nous répondrons que s’il y a des individus dont l’intelligence n’est en effet qu’un reflet de la mentalité sociale, il y en a aussi d’autres chez qui la formation physiologique est assez ferme pour que l’originalité de pensée qui en résulte résiste à la pression sociale et à la loi qui veut que le nombre prime la qualité. — La seule originalité que M.  […] Car l’utilité dont dérivent les principes de la pensée semble aujourd’hui suffisamment stable pour qu’on soit fondé à tenir ces principes pour définitifs.

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