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1355. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

On ne boude pas plus contre ses oreilles que contre son ventre, et Wagner est un artiste assez considérable pour qu’on puisse juger son œuvre avec une sérénité qui permette de négliger l’homme et d’oublier le gallophobe. […] Pour que l’œuvre gigantesque de Wagner soit facile à des oreilles françaises, il n’a manqué au génie allemand qu’un séjour plus prolongé en France.

1356. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Asseyons-nous auprès De la source qui chante en ses vasques de grès,          Au plus profond de la cépée : Là, désireux de faire immortels l’odieux Forfait de ma victoire et la haine des Dieux,          Du fer de l’inutile épée, J’inscrirai nos deux noms dans le calcaire, et pour Qu’à jamais favorable à notre grave amour          Soit l’infernale souveraine, Je dédierai, sur un simple autel de gazon, Et le glaive héroïque et la fauve toison          À la déesse souterraine. […] Nos sentiments vrais nous étouffent assez pour que nous les connaissions.

1357. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Il y a parfois impossibilité physique à ce que l’élément mâle atteigne l’ovule : tel serait le cas où une plante aurait un pistil trop long pour que les tubes polliniques puissent atteindre l’ovaire. […] Les premiers croisements entre des formes bien connues pour variétés, ou assez ressemblantes pour qu’on les croie telles, de même que leur postérité métisse, sont très généralement, mais non pas, comme on l’a faussement affirmé, universellement féconds.

1358. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Il faut certaines circonstances exceptionnelles pour que l’instinct se libère des contingences, circonstances qui dépendent des événements et qui rapportent tout à coup l’état sauvage. […] Une chose fut trop grande pour que le Dieu errant sur notre terre pût nous la révéler.

1359. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Victor Hugo, qui a posé devant la Critique depuis quarante ans dans toutes les attitudes, est trop connu pour qu’on s’amuse à caractériser un talent, gros d’ailleurs, grimaçant et sonore comme un masque, qui se voit aisément et de loin, et dont on ne perd rien, si loin qu’on en soit, parce qu’il manque profondément de finesse. […] Ce que dit la Bouche d’Ombre, les Mages, Ce que c’est que la mort, et vingt autres pièces du même genre, doivent être lues dans leur entier, pour qu’on puisse se faire une idée exacte de cette écrasante incompréhensibilité à laquelle M. 

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