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1362. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Cette lettre, qui a si fort compromis Saint-Évremond en son temps et brisé sa carrière, n’aura pas, je le crains, gain de cause auprès de la postérité, qui enregistre avec une sorte de révérence les faits accomplis : nous sommes devenus grands admirateurs de la politique extérieure de Mazarin. […] Véritable précurseur, il invoque un historien qui sache parler guerre, administration, politique, et qui ait, comme on l’a dit, l’intelligence. […] Les opinions politiques, — on les imprime tous les matins, quand on ne les débite pas du haut d’une tribune.

1363. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Le premier, qui était plus égrillard et plus gai que politique, et le troisième, qui parut sous le ministère spirituellement machiavélique de M. de Villèle, n’encoururent pas de procès. […] Les Bohémiens et les Souvenirs du Peuple, publiés en 1828, ont manifesté chez Béranger un progrès encore imprévu de grandeur et de pathétique dans la simplicité, et aussi de poésie impartiale, généralisée, s’inspirant de mœurs franches, se prenant aux instincts natifs du prolétaire, et d’une portée non plus politique, mais sociale.  […] On ne s’étonnera point, d’après cela, si les questions agitées, il y a peu d’années, dans la poésie et dans l’art, tout en paraissant fort étrangères au genre et aux préoccupations politiques de Béranger, ne l’ont laissé au fond ni dédaigneux ni indifférent.

1364. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

L’antagonisme régnait assez exactement entre les écoles littéraires comme entre les partis politiques ; c’étaient des batailles à peu près rangées, l’on y pouvait remarquer de la discipline et une sorte d’évolution dans l’ensemble. […] Dans Jean Cavalier, il s’est attaqué à la grande erreur politique de ce règne, à la révocation de l’édit de Nantes, et a retracé les révoltes et les désastres qui s’ensuivirent. […] L’intérieur politique du règne est là ; on y suit et on y admire cette constante application aux affaires, du sein des pompes et des plaisirs.

1365. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

C’était une orgie de couleur locale ; chaque mot était un renseignement d’histoire : état des partis, état des finances, intérêts des princes, passions des bourgeois, topographie du vieux Paris, astrologie, nécromancie, jurons, bilboquets, sarbacanes, sabliers, pourpoints tailladés, les quatre sous que l’on payait au spectacle des Gelosi, toute l’histoire politique et toute la chronique de la mode pour l’année 1578 sont là. […] Lemercier dans Pinto (1800) avait indiqué une façon assez originale de traiter en comédie les grands événements historiques, en montrant l’envers, les dessous, et comme les coulisses de la politique. […] Le type parfait de cette comédie, c’est Bataille de Daines : cela ressemble aux petits jeux de société, où l’on fait trouver un objet caché : il s’agit d’escamoter, ou de découvrir un proscrit politique.

1366. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

La politique l’ennuie : on n’y voit pas assez clair ; les questions y sont trop complexes, presque insolubles. […] La politique est la mère des phrases vides, de la déclamation, des idées troubles, du mauvais style et des passions injustes : or, M.  […] Mais « le théâtre ne peut, cela est évident, reproduire la vie humaine dans son infinie complexité de détails ; il en prend un lambeau qu’il taille à sa fantaisie… et il le prend dans un certain but, qui est d’émouvoir ou la compassion ou la haine ou un sentiment quel qu’il soit, d’autres fois de démontrer une idée morale, religieuse, politique.

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