Dans le livre sur la Science politique nous avons étudié avec Tocqueville le grand problème de la conciliation de la démocratie et de la liberté.
Du reste, en bon politique, il avait un second motif, le même que pour ses anges : c’était « par pompe, à titre de roi suprême, pour accompagner ses hauts décrets et façonner notre prompte obéissance520. » Le mot est lâché. […] S’il demeure maître, c’est qu’il en est digne ; plus ferme, plus entreprenant, plus politique que les autres, c’est toujours de lui que partent les conseils profonds, les ressources inattendues, les actions courageuses. […] Ce sont là les fières et sombres passions politiques des puritains constants et abattus ; Milton les avait ressenties dans les vicissitudes de la guerre, et les émigrants réfugiés parmi les panthères et les sauvages de l’Amérique les trouvaient vivantes et dressées au plus profond de leur cœur. […] Jeté par le hasard d’une révolution dans la politique et dans la théologie, il réclame pour les autres la liberté dont a besoin sa raison puissante, et heurte les entraves publiques qui enchaînent son élan personnel. […] Poëte et protestant, il reçut de l’âge qui finissait le libre souffle poétique, et de l’âge qui commençait la sévère religion politique.
Dans tous les cas, cette visite de la reine d’Angleterre, qui n’est qu’un caprice de jeune femme, devient et sera un grand événement politique.
[Entretiens politiques et littéraires (1893).]
On s’est plaint, jadis, des avocats en politique : et en poésie, donc !