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1067. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Non seulement le burlesque est renvoyé à la province, mais on essaie de mettre partout noblesse et solennité  ; on ne pardonne pas le sac de Scapin à l’auteur du Misanthrope ; et si Boileau s’amuse, comme Scarron, à écrire une parodie d’épopée, il compose un poème héroï-comique, où, par un procédé qui est juste l’inverse de celui de son devancier, il pare et drape d’un style pompeux une mesquine querelle de chanoines.

1068. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Walckenaer, on a vu le savant M. de Chézy, dans ses traductions de poèmes orientaux, chercher à reproduire je ne sais quel modèle d’élégance cérémonieuse et uniforme, plutôt que de calquer avec simplicité et énergie les originaux qu’il avait sous les yeux et qu’il admirait.

1069. (1929) Amiel ou la part du rêve

Sous le verre de M. de Voltaire, on peut tenir le tourment d’Amiel pour mesquin, rappeler ces martyrs ridicules dont Mallarmé a écrit le poème dans le Guignon : Égaux de Prométhée à qui manque un vautour ! […] Si la Miliciade de Petit-Senn représente fort bien la poésie genevoise du bas, les poèmes patriotiques d’Amiel sont du haut, paraissent déposés par les vibrations de la vieille cloche de Saint-Pierre, la Clémence. […] Le lendemain, l’ami de Philine lui montre négligemment son poème. […] Il continua de publier des livres, des vers, des poèmes de circonstance pour les événements genevois. […] Il traduisit les poèmes des lakistes, et il en fit d’autres pour son compte, qu’il réunit sous le titre attendu de Fleurs des Vosges.

1070. (1895) Hommes et livres

Avec elles finit quelque chose, qui, à vrai dire, n’a jamais vécu, la tragédie érudite et artificielle des Jodelle et des Garnier, œuvre toute littéraire, et point du tout théâtrale, poème, et non drame. […] Récitée plutôt que jouée dans les collèges et les hôtels des princes, faite pour la lecture et non pour la représentation, c’est un poème, non un drame. […] Et il s’agit de la pièce de Théophile, de ce poème précieux et froid, hérissé de pointes ridicules ! […] Mélanide (1741) réalisa pour la première fois dans toute sa pureté le type nouveau du poème dramatique, ayant l’instruction pour but, l’émotion pour moyen, et pour matière la vertu malheureuse. […] Diderot ne rompt pas avec les règles anciennes ; il a compris ce qu’il y avait de vrai, d’efficace, de convenable à la fois à la nature du poème dramatique et au génie français dans les conventions du théâtre et dans les unités.

1071. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

La marche du poème ne diffère en rien de celle d’un itinéraire ; il n’y a pas en ce sens-là d’invention. […] C’est à ce moment, et comme dans ce lointain, que le poème devrait finir, ce me semble, pour garder son intérêt et pour trouver son unité.

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