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2057. (1927) André Gide pp. 8-126

Amédée perd pied tout à fait ; c’est trop compliqué, il n’y comprend plus rien. […] Quelle peine il s’est donnée pour mettre sur pied ce récit finalement à demi raté !

2058. (1904) Zangwill pp. 7-90

« Ainsi, tantôt crayonnant une feuille blanche, devant lui, sur le buvard, et tantôt se frottant les mains l’une dans l’autre avec vivacité, ou roulant dans les doigts, et tordant, et meurtrissant je ne sais quel méchant bristol, le regard riant à travers le double verre du lorgnon bien posé sur le nez fort, le front large, la barbe cascadante grisonnante au menton, et les pieds chaudement fourrés dans les pantoufles, M.  […] La vigne, triste plante bossue, tord ses pieds entre les cailloux.

2059. (1891) Esquisses contemporaines

La croix, luttes et apaisements, souffrances saintes et saintes joies ; la croix, une vie qui s’éteint et une vie qui renaît ; la croix, mystère insondable à la lumière duquel tous les autres s’éclairent ; la croix, centre du monde et pivot de l’histoire : accepter cette croix, embrasser ce mystère, vivre cette vie, c’est s’établir soi-même au centre de toutes choses ; c’est avoir un point fixe avec le plus vaste et le plus splendide des horizons ; c’est, dans l’humble accomplissement d’une tâche obscure être illuminé par toutes les révélations ; c’est, au cours du temps qui fuit, poser le pied sur « le rocher des siècles ». […] L’horreur et la réalité du péché les terrassaient, et, les dépouillant de tout mérite, les jetaient prosternés, tremblants, indignes, aux pieds du Dieu trois fois saint, dont seule la grâce prévenante et gratuite pouvait les relever. […] Quand j’aurai besoin de conseil, je m’assoirai à tes pieds… N’avais-tu pas déjà demeuré une fois en moi ? […] S’attacher à la réalité historique du Seigneur, le prendre tel qu’il se donne, le recevoir tel qu’il se montre, laisser tous les systèmes pour n’interroger que lui, se méfier des notions préconçues pour se fier à lui seul, oser se placer en sa présence pour recevoir directement l’impression qu’il veut produire, s’abandonner à sa parole, à son individualité, à sa puissance, redevenir comme l’un de ceux qui l’ont suivi dans les bourgades de la Galilée et dans les rues de Jérusalem, le voir, l’entendre et le toucher comme Marie, s’asseoir à ses pieds comme Zachée, l’accueillir dans nos maisons, assister à sa vie et à sa mort, à sa mort et à sa résurrection, fixer le regard sur sa croix, se plonger dans la muette contemplation de ses souffrances et de sa charité, se représenter sans cesse tant de force unie à tant de bénignité, tant d’humilité à tant de grandeur, tant de support à tant de sainteté, pénétrer chaque jour plus avant dans les limpides profondeurs de son enseignement et de son caractère, se baigner dans ces émanations de la vie éternelle qui rayonnent autour de lui, sentir le triomphe qui s’accomplit en lui sur le mal et la mort, laisser, laisser les traits de cet idéal immortel s’imprimer et comme se transcrire sur toute l’habitude de notre être, cette personnalité sublime façonner notre personnalité, oh !

2060. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

On va souvent voir une dame, parce qu’il y a toujours compagnie chez elle ; que c’est un réduit de gens d’esprit et de qualité ; qu’on y parle toujours de bonnes choses, ou au moins d’indifférentes ; que l’on se fait connaître, et que l’on se met sur un pied à pouvoir se passer de jeu et de comédie, qui sont les plus ordinaires occupations des gens du siècle qui n’ont rien de meilleur à faire.

2061. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Il se créait ainsi des obstacles sur lesquels de moins fins et de moins délicats auraient sauté à pieds joints.

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