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528. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 1, du génie en general » pp. 1-13

Il semble même que la providence n’ait voulu rendre certains talens et certaines inclinations plus communes parmi un certain peuple que parmi d’autres peuples, qu’afin de mettre entre les nations la dépendance réciproque qu’elle a pris tant de soin d’établir entre les particuliers. […] La providence a donc voulu que les nations fussent obligées de faire les unes avec les autres, un échange de talens et d’industrie, comme elles font échange des fruits differens de leurs païs, afin qu’elles se recherchassent réciproquement, par le même motif qui fait que les particuliers se joignent ensemble pour composer un même peuple : le desir d’être bien, ou l’envie d’être mieux.

529. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Sans nier que les écrits spéciaux de morale n’exercent de l’influence sur les mœurs d’une nation, nous estimons cependant que le philosophe ou le moraliste est bien plus au service du peuple que le peuple ne l’est au sien. […] Il nous semble que, par Moïse, Dieu a voulu surtout fonder un peuple, mais un peuple façonné de manière à recevoir en dépôt le germe de la vérité et de la vie, le germe du peuple chrétien. […] Premièrement, Dieu veut se former un peuple, et ce peuple doit descendre d’Abraham. […] La formation du peuple est accomplie. […] Qui s’occupait alors de ce pauvre peuple, si maltraité par les uns, si méprisé par les autres ?

530. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Renaud, Armand (1836-1895) »

. — Les Drames du peuple (1885). […] Sa part d’influence dans le mouvement littéraire d’où sortit, voilà quelques années, une renaissance de la poésie… Il écrivit un volume de vers qui mérite de rester, Les Drames du peuple, et le poète de la Justice , M. 

531. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Il lui faut un culte, une légende, des cérémonies, afin de parler au peuple, aux femmes, aux enfants, aux simples, à tout homme engagé dans la vie pratique, à l’esprit humain lui-même dont les idées, involontairement, se traduisent en images. […] Si parfois, de leur château et en voyage, ils avaient entrevu le peuple, c’était en passant, à peu près comme leurs chevaux de poste ou les bestiaux de leurs fermes, avec compassion sans doute, mais sans deviner ses pensées troubles et ses instincts obscurs. […] En face du dogme et du culte régnants, on développe, avec une ironie ouverte ou déguisée, ceux des diverses sectes chrétiennes, anglicans, quakers, presbytériens, sociniens, ceux des peuples anciens ou lointains, Grecs, Romains, Égyptiens, Mahométans, Guèbres, adorateurs de Brahma, Chinois, simples idolâtres. […] Comme elle est mal faite pour un peuple moderne ! […] Il faut des arts, des lois, des gouvernements aux peuples, comme il faut des béquilles aux vieillards. » (Lettre à M. 

532. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Le favori, soutenu par son audace, par la reine et par les troupes toujours dévouées à celui qui règne, parut en arme devant les juges et imposa insolemment l’absolution ; il montait ce jour-là un des chevaux favoris de Darnley, que le peuple reconnut avec horreur sous son assassin. […] En traversant l’armée, elle fut couverte des imprécations des soldats et du peuple. […] Elle évoqua ainsi, à son tribunal de reine étrangère, ce grand procès entre Marie Stuart et son peuple. […] Depuis dix-huit années que je suis sous vos verrous, de combien de manières votre reine et le peuple anglais ne l’ont-ils pas méconnu en ma personne ?  […] Il la montra par la fenêtre aux assistants et au peuple en s’écriant suivant l’usage : « Ainsi périssent tous les ennemis de notre reine ! 

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