Basée sur le suffrage universel qui remet à chaque citoyen une part de la direction de l’État, elle consacre le peuple souverain et confie à des masses irresponsables le soin de faire et de défaire la loi. […] L’intellectualisme, ce fléau qui fait plus de victimes parmi l’élite de nos générations que l’alcoolisme dans la masse du peuple, n’a jamais eu de prise sur un caractère aussi constamment et aussi fermement orienté. […] Les peuples se séparent du christianisme qui les a conduits à l’existence historique, et, de religieux qu’ils étaient, ils deviennent profanes. […] Les idées évangéliques qui feront sauter en éclats l’organisation sociale de l’humanité moderne énervent également les âmes individuelles, et, par un juste retour, ruinent les hommes comme elles ruinent les peuples. […] Elle eut pour effet de rattacher à son auteur un petit groupe de disciples composé surtout de ses anciens élèves, et d’en détacher brusquement tout le peuple de l’Église.
Le peuple souverain l’abolira un jour. […] Mais l’indifférence et la lassitude du peuple annoncent la fin de la Terreur. […] Il faut tout comprendre, tout goûter, admirer dans chaque peuple et chaque artiste l’originalité puissante et pleinement réalisée. […] Peuple, on te trompe ! […] Or c’est mépriser le peuple que de demander un art fait exprès pour lui.
Je citerais sans relâche, car c’est là le vrai beau chez ce peuple grotesque et romantique, de lancer des traits à propos de tout et à propos de rien. […] Le gouvernement lui-même s’occupe du peuple à ce point de vue, puisqu’il fait rechercher officiellement les poésies populaires. […] Pour être donc compris par le peuple, il faut se faire peuple. […] N’y a-t-il pas des airs qui ont soulevé des peuples ? […] D’ailleurs il n’est pas plus bas d’étudier le peuple que le grand monde qui est souvent sot et petit.
Nous discernons ce qui n’est que du peuple, d’avec ce qui appartient aux gens plus polis ! […] Cependant je veux bien la rendre, si c’est l’intérest des grecs ; car qui doute que je n’aime beaucoup mieux le salut de mon peuple que sa perte. qu’est-ce d’abord que cette injure grossiere ? […] un roi, à la face de tout son peuple, peut-il ainsi faire parade de son vice, en appuyant sur les circonstances qui le rendent encore plus sensible ? […] Ne point rougir d’une passion injuste, c’est un amour grand, héroïque et digne des prémiers âges : soupirer quand on en triomphe, c’est un amour fade, et digne tout au plus de nos opera et de nos romans. à l’égard du dernier sentiment d’Agamemnon : qui doute que je n’aime mieux le salut de mon peuple que sa perte : outre que ce tour qui doute, est une des libéralitez de Me D pour Homere, qui dit simplement, j’aime mieux le salut de mon peuple que sa perte . […] Si vous avez plus de valeur, et si vous êtes fils d’une déesse, il est plus puissant, parce qu’il commande à plus de peuples.
Saisi plus qu’un autre de l’enthousiasme des nouveautés, toutes les fois que les nouveautés semblaient promettre une amélioration du sort du peuple, il sentait la nécessité et la gloire du sacrifice volontaire dans les classes privilégiées ; pressé de s’immoler lui-même, au nom de cette aristocratie dont il était le chef, ce fut lui qui monta à la tribune pour demander l’abolition de la noblesse ; il y avait prévoyance et générosité dans cette initiative, il n’y avait qu’un crime contre la vanité. Le tiers-état et la noblesse libérale lui répondirent par des applaudissements réfléchis et par un vote populaire ; l’aristocratie lui répondit par des outrages et par des ridicules ; son nom devint plus odieux que s’il avait sacrifié du sang au peuple ; les pamphlets contre-révolutionnaires s’acharnèrent sur ce Coriolan de sa caste ; il ne se troubla pas ; il poursuivit de vote en vote l’accomplissement des principes honnêtes de la Révolution, sur les traces des Sieyès, des Mirabeau, des Lafayette, jusqu’au point où la Révolution se sépara avec ingratitude de son vertueux promoteur, Louis XVI. […] L’opinion publique, à Naples et dans le reste du royaume, se prononçait hautement pour que Joachim se déclarât indépendant de la France ; le peuple voulait la paix à tout prix. […] (On sait ce qu’il a fait après, quand le vent, au lieu de souffler des trônes, a soufflé des peuples, en 1848.)