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1077. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

La rigidité personnelle était devenue une tyrannie publique. […] Il déclare que nul raisonnement ne réussit à prouver la divinité de l’Écriture, et qu’il faut à chacun pour y croire une révélation surnaturelle et personnelle. […] Nul ne recherche ou souhaite que ce qui lui est agréable. « Nul ne donne qu’en vue d’un avantage personnel. » — Pourquoi les amitiés sont-elles des biens ? […] Ce qui manque le plus à l’homme de cour, c’est l’émotion vraie de l’idée inventée et personnelle. […] L’honnêteté n’y est pas le fruit des instincts sociables, mais le produit de la réflexion personnelle ; c’est pourquoi alors l’honnêteté était absente.

1078. (1893) Alfred de Musset

La page qu’on va lire est donc un souvenir personnel, et elle nous montré aussi un enfant trop impressionnable ; « Pour vous le faire mieux connaître, il faut vous dire un trait de son enfance. […] Il trouve, pour sa part, une inspiration très personnelle dans les vers du nouveau venu. […] Ceux-ci avaient perçu, dès le premier jour, l’accent personnel au travers des notes d’emprunt, et ils ne demandaient à l’auteur du Don Juan que d’être Musset, encore Musset, toujours Musset. […] Un singulier mélange d’intuitions historiques et de souvenirs personnels fit le reste. […] Les nouvelles sont semées de souvenirs personnels.

1079. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Et ce fut, n’est-ce pas, pour toi comme pour moi, une de nos joies mélancoliques en ces lieux comme de bon repos, de paix réelle, que ces bouquets… que nous eûmes à défendre contre la convoitise bien naturelle de nos visiteuses et de notre personnel féminin. […] Ce sont là choses saintes et mystères au-dessus d’un simple hommage par la voie de la presse… J’estime sage, et je crois bon, et il m’est doux de conclure ces quelques lignes par le témoignage particulier et personnel qui m’est, d’ailleurs, commun avec tous mes confrères, petits et grands : Leconte de l’Isle est, en tout cas, une noble et rare figure de ces temps-ci et pour tous les temps. […] Très choyées, ces six semaines en effet, par les chefs et par les élèves et par le personnel hospitalier, à commencer par le directeur, une ancienne connaissance de chez Alphonse Lemerre, qui voulut bien se mettre à ma disposition pour les mille et un petits détails concernant les menues commodités d’un tel séjour en de telles circonstances. […] Ce, depuis une certaine « matinée » ès Bruxelles en Brabant… Mais la chose comporte peut-être qu’on la narre en quelque détail et voici, en forme de définitif adieu à la « littérature personnelle » qu’il entre dans mes desseins de répudier, la chose. […] Aussi Shakespeare puise-t-il ses plaisanteries à toutes sources, et les imprègne-t-il d’un charme éminemment à lui, aisé, fantasque, à saveur d’artisan, de paysan, de courtisan même s’il le faut, et toujours parfaitement original, personnel et génial, spirituellement gracieux, ou tout à fait grotesque, telles les figurines de Cellini, les masques architecturaux, les serpents ou les tarasques héraldiques.

1080. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Dès le début, Saint-Simon fils d’un père antique, et, sous sa jeune mine, un peu antique lui-même, n’a pas de goût vif pour les femmes, pour le jeu, le vin et les autres plaisirs : mais il est glorieux ; il tient au vieux culte ; il se fait un idéal de vertu patriotique qu’il combine avec son orgueil personnel et ses préjugés de rang. […] [NdA] Manuscrits de la Bibliothèque du Louvre, dans le volume de d’Argenson qui est consacré à ses mémoires personnels, au paragraphe 19

1081. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Lui-même, il s’enfonce dans cette religion, et par-dessous l’établissement officiel, atteint les croyances personnelles. […] C’est de cela qu’on lui parle dans les églises, en style grave et froid, avec une suite de raisonnements sensés et solides : comment un homme doit réfléchir sur ses devoirs, les noter un à un dans son esprit, se faire des principes, avoir une sorte de code intérieur librement consenti et fermement arrêté, auquel il rapporte toutes ses actions sans biaiser ni balancer ; comment ces principes peuvent s’enraciner par la pratique ; comment l’examen incessant, l’effort personnel, le redressement continu de soi-même par soi-même doivent asseoir lentement notre volonté dans la droiture : ce sont là les questions qui, avec une multitude d’exemples, de preuves, d’appels à l’expérience journalière1331, reviennent dans toutes les chaires, pour développer dans l’homme la réforme volontaire, la surveillance et l’empire de soi-même, l’habitude de se contraindre, et une sorte de stoïcisme moderne presque aussi noble que l’ancien.

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