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1342. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

La mère de Duclos, voyant ses dispositions précoces, prit sur elle de l’envoyer tout enfant à Paris pour y faire ses études, ce que bien des gens de qualité ne faisaient pas pour leurs fils et ce que nul bourgeois du pays n’osait alors se permettre. […] À la longue les défauts prirent le dessus ; cet homme qui dîna en ville jusqu’à la fin, et qui pérorait du matin au soir, avait enroué sa voix et donné comme un effort à son esprit ; il lui fallait à tout prix du montant naturel ou factice : Duclos aimait le vin, dit Sénac de Meilhan, et rarement sortait de table sans être échauffé : alors sa conversation n’en était que plus brillante, mais aussi il se permettait les propos les plus imprudents contre les ministres et les gens en place.

1343. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Lorsqu’il arrive à l’heure de cette conversion, il a un retour sur lui-même, comme il s’en permet peu d’ordinaire ; mais ici le mouvement est indiqué et comme irrésistible : Le dirai-je, chrétiens ? […] Le dirai-je, et me permettrez-vous de m’en rendre à moi-même le témoignage ?

1344. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

J’ai promis une anecdote littéraire, ou plutôt c’est toute une scène à laquelle Dangeau et Saint-Simon nous permettent d’assister, et j’en vais donner un compte rendu fidèle comme si elle s’était passée de nos jours, sans rien inventer, sans rien ajouter. […] La charité chrétienne ne me permet pas d’en faire à Votre Majesté une censure affirmative, mais la vérité chrétienne m’oblige de dire, sinon ce qu’il est, au moins ce qu’il n’est pas.

1345. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Une maison d’hiver à Lausanne, les Délices ou ce qu’il appelait sa guinguette près de Genève, les châteaux de Ferney et de Tourney pour les étés, voilà tous les gîtes d’agrément et de précaution qu’une expérience chèrement payée lui conseilla de se ménager, et que sa grande fortune lui permit d’acquérir. […] Il faut que ce soit un Français aussi Français que Voltaire qui dise de ces choses à sa nation d’alors et d’autrefois pour qu’on se permette de les répéter.

1346. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Par bonheur, par un coup de la Providence, elle y est tombée à la renverse et non la face la première, ce qui a permis de la retirer sans que le feu ait endommagé autre chose que son bonnet et sa coiffure. […] Il faut l’entendre au retour mêler dans un confus épanchement ses joies, ses tristesses et mortifications, ses espérances : J’écris ceci à mon retour, remerciant Dieu de ce qu’il a permis que je revinsse de là sain et sauf (il craignait apparemment quelque guet-apens), et de ce qu’il m’a accordé de trouver grâce auprès du roi, lequel m’a dit de compter sur sa bienveillance ; mais triste néanmoins et gémissant au dedans que la chose ait si mal tourné pour un ami et un homme de piété.

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