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461. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Le style est significatif par ce qu’il fait voir immédiatement ; suggestif par ce qu’il fait penser et sentir en vertu de l’association des idées. […] Or, une vraie langue est une langue dans laquelle on pense avant même de parler, et on ne pense que dans une langue qu’on s’est assimilée dès l’enfance, qui a une littérature, un style propre, quelque chose de national dont vous vous êtes pénétré. […] On ne peut donc pas juger le style uniquement sur ce qu’il dit et montre, mais encore et surtout sur ce qu’il ne dit pas, fait penser et sentir. […] Je dirai hautement : voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus. […] si tu savais, au milieu de la comme guerre, je pense à toi !

462. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

la cause pendante à votre tribunal, ils n’y ont plus pensé ! […] C’est que vous ne savez pas ce que c’est qu’un Poëte, et vous n’y pensez pas. […] qui pense à dire autre chose ? […] Ne pensez-vous pas qu’il arrive quelque chose ? […] Il n’y a rien que je n’aie pensé, Kitty.

463. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

* * * — Le courage et la gloire d’un civil est de penser trop tôt. […] Je pensais au terrible portrait du czar que m’a fait Hertzen. […] Je ne sais si c’est ce rire homérique qui fait penser à Homère, en tout cas Homère est sur le tapis. […] Je dirai que c’est très bien, autant que je puis dire une chose que je ne pense pas. […] Et je pense à cette première atteinte de la mort qui l’a touché à mon bras — ô ironie !

464. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 497-500

Du moins l’a-t-on pensé de son temps, & le pense-t-on encore aujourd’hui.

465. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVIII »

En revanche, si je reconnais avoir été trop sévère pour les clichés et les phrases toutes faites, je persiste néanmoins à penser qu’un style où il n’y aurait que cela ne serait pas un bon style.‌ […] Je pense très sincèrement avoir rendu service, dans une modeste mesure, non seulement aux lettrés et aux artistes, mais à tous ceux qui désirent simplement voir un peu clair et mettre un peu d’ordre dans ces matières.

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