Elle était bien jolie ; et de pensers touchants, D’un espoir vague et doux chaque jour embellie, L’amour lui manquait seul pour être plus jolie ! […] Ce qu’ils traduisent en chants ou en récits, il se ressouvient tout aussitôt de l’avoir pensé, de l’avoir rêvé. […] « Tout bon habitant du Marais Fait des vers qui ne coûtent guère, Moi c’est ainsi que je les fais, Et, si je voulois les mieux faire, Je les ferois bien plus mauvais. » C’est ainsi que parlait Chapelle, Et moi je pense comme lui. […] Ainsi souvent il se délasse de l’ennui de trop penser.
Il ne pouvait pas la ressusciter avec sa lyre : il n’était pas à lui seul un peuple ; il prit son parti de l’abdication générale de Rome, et ne pensa plus qu’à vivre pour lui-même, d’amitié, de poésie, de solitude, de bonne chère et d’amour. […] XXI Tout, dans cette solitude, était occasion de vers : un arbre qui s’écroulait à côté de lui sous un coup de vent et qui menaçait sa tête, un loup qui lui apparaissait au carrefour d’un bois, une fontaine qui lui versait la fraîcheur dans son cristal, le sommeil à l’ombre dans son murmure ; il jetait son impression fugitive dans le moule gracieux et poli de la strophe, et il n’y pensait plus ; ce n’est qu’après sa mort qu’on retrouva et qu’on recueillit le plus grand nombre de ses petites pièces. […] » Voilà ce que pensait d’Horace l’homme qui, dans ses derniers jours, lui ressemblait le plus, et qui, après avoir détendu son âme, sa vie et son style, écrivait à Ferney des familiarités d’esprit dignes de Tibur. […] Il fit sa fortune par les produits de son talent, par les souscriptions à la Henriade en Angleterre et par quelques entreprises heureuses dans les vivres de l’armée, sous les auspices des fournisseurs les frères Paris ; puis il se retira, non dans sa médiocrité comme Horace, mais dans son opulence rurale, pour vivre magnifiquement et pour penser librement au bord d’un lac plus beau que les cascades d’Horace à Tibur.
Mais peut-être qu’elle s’est figuré un autre Médor imaginaire pour se faire illusion à elle-même, et qu’elle pense à moi en me donnant ce surnom dans son cœur ! […] que pensez-vous de tout cela ? me dit Léna à la fin de la soirée, en s’efforçant de provoquer un sourire de mes lèvres par un demi-sourire de son beau visage. — Moi, dis-je, je n’y pense déjà plus ; mais je penserai éternellement à la scène et à la société où j’ai écouté ces badinages d’un grand poète !
Il ne manque au code du divin Platon que l’anthropophagie pour être le cloaque contre-nature et contre-humanité des immondices de la turpitude, de la démence et de la brutalité humaine, la Divinité renversée, le paradoxe de Dieu, de l’homme, de la femme, du vice et de la vertu, folie de l’orgueil philosophique qui, pour ne pas penser et sentir comme tout le monde, pense comme un fou et sent comme un criminel de lèse-nature et de lèse-Divinité. […] III Ces philosophes de l’utopie, ces élucubrateurs de principes sociaux en contravention avec les traditions éternelles de la politique, de la nature ; ces hommes qui se glorifient d’être seuls et de penser à l’écart des siècles et des traditions sociales ; ces constructeurs de nuages, comme les appelle le poète véritablement divin (Homère), ont été communs dans tous les temps et dans tous les peuples, surtout dans les temps de décadence et dans les peuples en révolutions. […] Cette page de l’Émile est ce qu’il y a certainement de mieux pensé, de mieux senti, de mieux écrit dans toutes les œuvres de J.
Vous ne pouvez même, d’aucune façon concevable, penser la relation sans imaginer la ligne, quoique vaguement, ou décrire et indiquer les relations sans tracer la ligne. […] L’enfant, par habitude, et sans en penser si long, y parvient. […] Nous finissons même par ne plus pouvoir penser sans les signes de l’espace, comme nous ne pouvons plus penser sans les signes de la parole.