Sa latinité est moins pure & moins élégante que celle de son prédécesseur ; en revanche, il avoit plus d’esprit, plus d’élévation, plus de fécondité, un style plus vif & sur-tout plus nourri de pensées. […] La Langue Latine comporte, il est vrai, un peu plus cette figure que la nôtre ; mais il est aussi vrai de dire que la vigueur du raisonnement, l’élévation des pensées, l’étendue de littérature, la solidité de morale, répandues dans tous ses Discours, le dispensoient de ces petites ressources pour plaire, instruire, intéresser.
Sans les vraies pensées politiques, les grands mots à la tribune ne sont que de l’enflure. […] Le secret de leurs pensées et de leur style se renferme dans la singularité de leur conception. […] Il veut enfin que les pensées soient conformes à l’élévation du sujet et la diction conforme aux pensées. […] Un mot sublime est le signe collectif d’un concours de grandes pensées, comparable à un total qui représente sous peu de chiffres une précieuse quantité de sommes réunies. […] L’origine, les progrès, le perfectionnement de la pensée et de la langue, ne sont qu’une partie des matériaux de l’édifice qu’il voulut construire à la gloire des lettres françaises.
Il y a loin de là, sans doute, aux futiles questions d’art, de langue, de prose ou de vers ; mais l’art, la langue, la prose ou les vers ne sont que les formes des idées ; c’est le fond qu’il faut d’abord considérer, si nous voulons que ce cours de littérature universelle soit en même temps un cours de pensée et de raison publique. Nous allons dire ici toute notre pensée sur la politique ; on va voir que cette pensée n’est pas plus anarchique que celle de Montesquieu, et beaucoup moins chimérique que celle de Fénelon. […] Telle est notre pensée sur la sainte institution de ce qu’on appelle un gouvernement. […] C’est une bonne pensée accouplée à une risible chimère. […] Cette tiare empêche de voir entièrement le front ; il paraît haut, large, sans plis et sans rides, comme celui d’un homme qui ne donne aucune tension d’effort ou de douleur à sa pensée, mais qui reçoit la sagesse et l’inspiration d’en haut, comme la lumière.
L’entretien terminé, bien avant dans la nuit, je le reconduisais respectueusement jusqu’à sa voiture ; il laissait après lui dans ma pensée un parfum d’honnêteté que je crois respirer encore. […] Telle est évidemment, selon nous, la pensée du tableau : c’est un hymne, c’est un Évohé, c’est un cantique peint en formes et en couleurs sur la toile ! […] Jamais aucun livre ne se répandit à un si grand nombre d’exemplaires dans la circulation de l’Europe ; jamais poète ou écrivain ne communiqua sa pensée à plus d’âmes à la fois dans le monde. […] L’homme souvent traduit mal le cœur de la femme ; souvent aussi l’expression, sous une plume de femme, dépasse la pensée, quand elle écrit à celui par qui elle se sent aimée ; il y a une politesse tendre du cœur qui flatte et qui prolonge l’illusion d’un ami. […] Et comment distinguerez-vous, dans des œuvres si fortement empreintes de pensées et si communicatives de sentiment, comment distinguerez-vous, disons-nous, la peinture de la littérature, le dessinateur du poète, le peintre du philosophe, le tableau du livre ?
ou bien ont-ils des pensées hospitalières et le respect des Dieux ? […] Dans ces pensées, il lui semble préférable de la supplier de loin, de peur qu’il n’excite la colère de la jeune fille en touchant ses genoux. […] Personne ne le voit, l’âme des mortels le conçoit par la pensée ; il fait rapidement, chez les hommes, succéder au bonheur l’infortune. […] mon fils, recueille tes pensées, gouverne sagement ta langue, et garde ta voix au fond de ton cœur. […] Là, tu estimes à son prix la vaine renommée que donnent les hommes à ceux qui, dans le langage terrestre, cadencent le mieux leur pensée, ou qui, se sentant plus forts que le vulgaire, parlent en images fortes comme eux, et s’expriment en images pénétrantes et neuves, au lieu de balbutier des pensées communes dans un jargon tout fait !