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417. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Ainsi, à son fils qui s’occupait alors de peinture, elle écrivait : « Mercredi 21. — Hier mardi, 20 octobre, ton père a reçu ta lettre et le dessin qu’elle contenait, mon cher fils. […] L’art n’y est pour rien, mais les premières et douces croyances font que j’adore leurs voiles raides doublés de rose et leurs immobiles couronnes de fleurs d’une batiste si ferme que tous les orages du monde n’en feraient pas bouger une feuille. — J’ai à vous faire le récit d’un cabinet de peinture où nous avons pénétré hier, chez le duc d’Aremberg. […] Vraiment c’est ici le refuge de la peinture ; on sent qu’elle y est adorée par une religion profonde, sans paroles.

418. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Mais même pour la peinture, et malgré l’air de dissertation dont il se pique au chapitre xxiv du Voyage, ç’a été surtout un moyen pour lui de fixer en tout temps des traits chéris, un site heureux, une vallée alpestre, quelque moulin égayant l’horizon, quelque chemin tournant près de Naples, le banc de pierre où il s’est assis, où il ne s’assoira plus, toute réminiscence aimable enfin des lieux divers qui lui furent une patrie. […] Le long de la muraille obscure Tu cherches vainement des fleurs : Chaque captif de ses malheurs Y trace la vive peinture. […] On y retrouve le même genre d’application délicate que l’auteur avait déjà donnée à la peinture, aux couleurs et au procédé par l’encre de Chine.)

419. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Quoi qu’il en soit, et pour ne parler ici que des autorités éminentes, on aimerait à savoir ce que pense, par exemple, l’historien de la Civilisation sur les chapitres parallèles qui traitent de la transformation romaine ; ce que l’historien du Paganisme en Occident trouve à redire peut-être dans le tableau reproduit de ces mêmes luttes des deux mondes païen et chrétien ; ce qu’oppose sans doute l’auteur des Récits mérovingiens à cette inégalité de rôle un peu brusque entre Frédégonde et Brunehaut, et comment enfin l’historien dès longtemps désigné de Grégoire VII apprécie la peinture de Rome féodale à la veille de ce pontife2. […] Le tableau de Rome féodale arrête le regard par l’intérêt extrême de la peinture. […] « En consultant le roman comme peinture de mœurs, on reconnaît dans Daphnis et Chloé des traces sensibles de la période païenne.

420. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

On sait que le roman, œuvre d’amusement et de pure imagination à l’origine, s’est transformé peu à peu, qu’il a serré de plus en plus la réalité, qu’il tend à devenir une peinture véridique et minutieuse de toute la vie contemporaine. […] Si je dis qu’il consiste, chez l’écrivain, dans l’invention et dans la peinture habituelles de personnages si beaux et si accomplis, de passions si fortes, de sentiments si nobles et si héroïques qu’on n’en trouve presque point de semblables dans la réalité, on me fera remarquer que le romanesque se confond avec la poésie et que, par exemple, tout le théâtre de Corneille est donc un théâtre romanesque. […] IV Le contraste que forment ces amours fatales et effrénées avec des restes de romanesque innocent et avec un spiritualisme chrétien de plus en plus décidé, ou, si vous voulez, le contraste de certaines peintures de M. 

421. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Il y a de certaines choses dont la médiocrité est insupportable : la poésie, la musique, la peinture, le discours public. […] Arsène , du plus haut de son esprit, contemple les hommes, et dans l’éloignement d’où il les voit, il est comme effrayé de leur petitesse : loüé, exalté, et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit avec quelque mérite qu’il a, posséder tout celui qu’on peut avoir, et qu’il n’aura jamais : occupé et rempli de ses sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles : élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme, et il n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent ; eux seuls savent juger, savent penser, savent écrire, doivent écrire ; il n’y a point d’autre ouvrage d’esprit si bien reçu dans le monde, et si universellement goûté des honnêtes gens, je ne dis pas qu’il veuille approuver, mais qu’il daigne lire : incapable d’être corrigé par cette peinture qu’il ne lira point. […] Ils ont tous deux connu la nature, avec cette différence que le premier d’un style plein et uniforme, montre tout à la fois ce qu’elle a de plus beau et de plus noble, de plus naïf et de plus simple ; il en fait la peinture ou l’histoire.

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