Qu’il reste au moins cela des grâces ingénues Que j’offre à ton désir, si de chaque côté De l’amphore funèbre où toute ma beauté Doit dormir, poudre éparse et cendre inerte et grise, Au lieu de l’anse, creuse à la main qui l’a prise, Tu renfles la rondeur de ce double contour Presque enfantin et prêt à peine pour l’amour. […] La poétesse chante comme pour endormir une peine profonde : elle écoute sa propre voix ou celle de son amante : Parle-moi de ta voix pareille à l’eau courante, Lorsque s’est ralenti le souffle des aveux, … Ô mon harmonieuse et musicale amante ! […] Le long des lacs et des fiords de Norvège, sa douleur l’accompagne, et elle chante, accordant sa lyre au bruit monotone des cascades et des vagues : La mer bat les rochers… Ô ma peine immobile… Au retour la poétesse se retrouve seule avec son amour et sa détresse. […] C’est bien seule avec elle-même, avec ses souvenirs, sentant la présence cachée de l’amour en toutes choses, dans les peines et dans les joies de la vie quotidienne, que cette Muse avoue : Je ne puis plus chanter que ton visage, Amour, et sa poésie se fait plus fervente, parce qu’elle s’est mise tout entière dans ces poèmes voluptueux, qui ont le rythme un peu angoissé d’un sein de femme. […] Orgues de la nuit, cloches du cœur qui battent aux artères le rythme des souvenirs et des peines : on entend le branle monotone d’une cloche mystérieuse qui sonne dans notre cœur, et au loin dans la forêt.
Paul Souday n’a pas même pris la peine de me lire. […] — elle arrivera ensuite avec plus ou moins de peine à saisir que Villon s’apitoie, dans sa ballade, non pas sur les neiges disparues, mais sur la ruine inévitable de toute chair. […] Fagus n’a pas pris la peine de me lire, et il a bien fait. […] Ils ont tous pris la peine d’écrire ; ils ont raturé peu ou prou ; leurs rimes riment. […] Souday veut encore que, d’après moi, elle n’y fasse rien. à l’en croire, je conseille à l’âme d’imposer à l’esprit un jeûne total ; le poème, tel que je l’entends, serait d’autant plus parfait que la raison aurait plus de peine à y trouver sa nourriture habituelle, des idées, des raisonnements ; bref, je renverrais à la prose le de natura rerum, la divine comédie, les méditations.
La reine n’a plus de peine, est douce comme un agneau. […] On a peine, si tôt, à y bien retrouver son chemin, tant les pistes s’enroulent et s’enlacent sous les branches, disparaissent dans les buissons, dans les ruisseaux, dans les mousses élastiques, tant l’animal entrevu est singulier, rapide et mouvant. […] Capable de s’abstraire pendant des années dans une idée et dans une œuvre unique, il est de ceux qui ont le souci de ne pas achever pour n’avoir pas la peine de recommencer. […] Schwob fera toujours des préfaces, mais, des siennes, qui en valent la peine, on ordonnera des livres, à mesure dans le goût de Spicilège, et nous ne serons pas distraits par le devoir de changer à chaque chapitre la robe de notre poupée. […] La femme à la beauté impassible souffre en silence, sans gestes, sans parade, sans larmes : sa peine est adoucie par la joie d’être belle.
ils ne se donnent pas la peine de la suivre ; le récitatif est niais, qu’est-ce que cela leur fait ? […] Ce tyran, peint comme un monstre au premier acte, paraît au second comme un sage, assez supérieur aux passions vulgaires pour dédaigner, pour abdiquer même un pouvoir qui lui a coûté tant de peine et de sang. […] Oublier un bijou qu’on aurait refusé, n’est pas une moindre sottise ; la femme capable de s’approprier un bijou oublié chez elle, ne l’aurait pas refusé si on l’eût offert, et ne vaut pas assurément la peine qu’on soit si délicat avec elle. […] On a de la peine à concevoir comment M. de La Harpe se montre si délicat, si scrupuleux sur la vraisemblance, tandis qu’il devait être aguerri, et même blasé sur les absurdités par la lecture de son poète favori, le moins raisonnable de tous les poètes. […] Si vous supposez qu’on peut produire d’aussi grands effets avec une intrigue simple qu’avec une intrigue compliquée, nul doute qu’il n’y ait plus de mérite à les produire par les moyens les plus simples : cela est même si clair, que ce n’était pas la peine de le dire.
Ce n’est pas un merveilleux acteur, si ce n’est pour le ridicule. » Représentez-vous, continue Molière dans le récit de Grimarest, la peine que nous avons. […] Nous avons peine à nous représenter son visage et son costume (au lieu que nous voyons nettement les trois autres, dont nous avons d’ailleurs des effigies nombreuses). […] Encore si vous nous les aviez données avec leurs grâces, le public vous serait obligé de la peine que vous avez prise. […] Mais celle-là, oui : et qui osera dire qu’elle n’en valait pas la peine ? […] Et, d’autre part, si je me permettais d’exprimer une préférence pour tel ou tel des ouvrages profanes de sa maturité, je craindrais presque de l’offenser et de lui faire de la peine, et je craindrais aussi de me tromper.