Le Pays, 27 septembre 1854. […] Tuée par la facilité des circulations, l’originalité des pays s’efface et l’univers n’est plus qu’un lieu commun, — sans calembour ! […] Cette histoire de la Grèce contemporaine ne modifiera l’opinion de personne sur la Grèce, par la très bonne raison qu’elle est l’opinion de tout le monde sur ce pays. […] Dans sa peur de paraître dupe, la seule peur qui soit française et dont les crânes de ce pays de Murats intellectuels ne rougissent jamais, il va jusqu’à nous dire (toujours légèrement !) […] Heureux pays, par parenthèse, où il y a de tels vers d’album !
Mais, puisque nous avons parlé de l’Écosse, il est un poète de ce pays qui se rapproche bien plus que Walter Scott du talent tout local de Hebel : c’est Burns, le fils du meunier, le grand poète jaugeur. […] Burns, dont l’Écosse devrait être folle, s’il n’était pas vrai, l’amer proverbe qui dit que nul homme n’est prophète dans son pays est le génie le plus purement et le plus exclusivement écossais qui ait jamais existé, comme Hebel est le génie le plus allemand, et encore d’une certaine partie de l’Allemagne ! […] D’autres critiques, aussi Allemands du sud que Rapp, ont prétendu que, pour cette raison d’origine et de terroir, Hebel ne pourrait avoir ailleurs que dans son pays le succès et la sympathie qu’il mérite. […] « Franc comme l’osier » est une expression de nos campagnes qu’on peut appliquer à Burns, ce poète des vestes rousses de tous les pays et des derniers tartans du sien ! […] Quant à Hebel, ce frère cadet de La Fontaine, il aura produit un de ces petits livres qui suffisent peut-être à la gloire d’un homme et d’un pays, mais derrière lequel la Critique voit l’idéal encore, l’idéal qu’elle ne voit plus derrière le livre de Burns, tant il est complet et tant il est exquis !
pour des raisons qui ne sont pas le mérite du livre ; mais il est douteux, pourtant, qu’avec le sens droit et les besoins logiques de ce pays, un ouvrage écrit avec le manque de suite de ces Cent dernières années pût même se soutenir. […] Nous défions qu’on dise, du moins d’après son histoire, à quelle opinion politique il appartient dans son pays. […] Amédée Renée lui a fait les honneurs de la langue française, et de telle façon que Cantu sera désormais lu dans notre pays, beaucoup moins pour lui que pour son interprète. […] Quoique la critique de Renée ne se produise que sous la forme de notes, concentrées et rapides, elle n’en fait pas moins tomber, un à un, tous les préjugés que Cantu exprime sur le glorieux Empereur, et en cela on peut dire qu’il a bien mérité de son pays et de l’Histoire. […] Histoire de Cent ans (Pays, 6 novembre 1852 ; 14 juin 1853).
Les populations de ce beau et fertile pays n’étaient guère réunies que le samedi. […] À l’entrée de cette plaine, qui est le pays de Génésareth proprement dit, se trouve le misérable village de Medjdel. […] Josèphe, d’ailleurs, trouve le pays fort tempéré 407. […] Dangereux compatriote, Jésus a été fatal au pays qui eut le redoutable honneur de le porter. […] Le monothéisme enlève toute aptitude à comprendre les religions païennes ; le musulman jeté dans les pays polythéistes semble n’avoir pas d’yeux.
Correspondance de Nelson, chez Charpentier [Le Pays, 26 juin 1860.] […] Mais la vie du grand Amiral n’a pas été que sa fonction, et son individualité est plus compliquée… Ce héros, et presque ce saint du pays des Excentricités profondes, a des singularités qui semblent incompréhensibles ! […] Ce génie qui lui fit tout deviner bien plutôt qu’apprendre, dès qu’il fut allé à la mer et dès les plus bas grades, resplendissait tellement en lui que tous disaient : « Il y a dans ce petit officier le premier marin de l’Angleterre », comme aussi, en cet homme tout spontané, cette absence inouïe de volonté plongea souvent l’âme dans des découragements d’une faiblesse presque corporelle et le jeta dans des bouderies d’enfant aux premières injustices de son pays. […] Profondément religieux, d’éducation et de nature, il fut puritain et adultère dans un pays puritain, avec un éclat près duquel l’éclat des désordres de lord Byron s’efface ! […] Après avoir traversé le bonheur incomparable d’un mariage d’amour, après avoir aimé sa femme comme on aime sa femme en Angleterre, le pays conjugal, le pays de l’amour at home, il devint adultère, et, une fois qu’il le fut, il le fut toujours, car le mal et le bien se partageaient son âme, et l’homme autrefois si fidèle et si tendre, qu’il avait été, transporta dans l’adultère la fidélité et la tendresse.