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29. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

… À ce moment, le pauvre être qui avait péché, sans y prendre garde, par « fureur d’aimer », eut la volupté du remords chrétien. […] Et, si l’administration des Beaux-Arts avait des crédits pour empêcher de mourir de faim les écrivains pauvres, soyez certains que ce riche avide y volerait chaque année une somme suffisante pour faire vivre deux Verlaine. […] Après tout, ils ne sont pas plus malheureux que les autres, les pauvres ! […] Une pauvre petite bourgeoise anémique et geignarde, voilà, au fond, ce qu’est la femme à la démarche d’un rythme souple, aux boucles d’oreilles trop riches. […] Pauvre qui vivait d’expédients, il faisait envier son opulence.

30. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Elle ne répond pas un mot et mange la pauvre bête. […] Le pauvre coureur à longue échine débute par un compliment. […] Le pauvre homme n’est plus un homme, mais un livre, et quel livre ! […] Nous oublions la grossièreté, la ladrerie, la stupidité de ce pauvre peuple. […] En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?

31. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

L’opposition de quinze ans y joue un pauvre rôle. […] Ô ma pauvre petite écuelle ! Ô ma pauvre petite flûte ! […] Ô mon pauvre petit bélier ! […] Ô mon pauvre petit bélier !

32. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

Il y a plus, la modestie de l’ancien et pauvre curé de campagne est, dit-on, menacée d’une place à l’Institut, et je ne crois pas qu’elle s’en inquiète. […] II Et ce serait une intéressante page de biographie à écrire et qui éclairerait la Critique… M. l’abbé Gorini, au doux nom italien, est un prêtre de Bourg qui a passé la plus longue partie de sa jeunesse et de sa vie dans un des plus tristes pays et une des plus pauvres paroisses du département de l’Ain, si pour les prêtres qui vivent, les yeux en haut et la pensée sur l’invisible, il y avait, comme pour nous, des pays tristes et de pauvres paroisses, et si même la plus pauvre de toutes n’était pas la plus riche pour eux ! […] … Que M. l’abbé Gorini, dès cette époque, lût assidûment l’histoire de l’Église quand il était revenu de sa chapelle ou de chez ses pauvres, rien là qui fut plus que l’ordinaire occupation d’un prêtre intelligent et sensé ; mais, pour qu’il devînt un historien lui-même, comme il l’est devenu, dans cette solitude où les livres, sans lesquels il n’y a pas d’histoire, durent lui manquer, et où il ne dut s’en procurer que de très rares, il fallait certainement plus que le sentiment vulgaire ou maladif de cette solitude. […] On le rencontrait par les chemins, courbé sous le poids des volumes qu’il rapportait à dos, comme les pauvres rapportent leur bois et leur pain. […] C’était plus étonnant que Jasmin le coiffeur, que Reboul le boulanger, que Mangiamel l’arithméticien, ce pauvre prêtre de campagne, parachevé érudit en vingt ans, on ne sait comment, mais qui certainement s’était donné plus que la peine de naître.

33. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

— La maladie fait, peu à peu, dans notre pauvre Rose, son travail destructeur. […] Cette pauvre Rose est la mort, mais la mort tout occupée de la vie. […] Pauvre fille ! […] À la messe dite pour la pauvre femme, à côté de sa bière, on en range deux ou trois autres qui bénéficient du service. […] Elle est petite, mal venue, avec une figure laide et tendre, une pauvre figure à la grâce de Dieu.

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