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145. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Les disputes du quiétisme, de l’amour pur & parfait, si humiliantes pour la raison humaine, auroient eu le même sort, sans le nom des personnages qui s’y trouvèrent entraînés ; Louis XIV, madame de Maintenon, & les deux plus beaux génies qui fussent alors dans l’église. […] Les duchesses de Charôt, de Chevreuse, de Beauvilliers, de Mortemar, toutes femmes de piété, s’intéressèrent à la délivrance d’une dévote faite pour amener le ciel sur la terre, & la changer en un séjour de calme & de félicité parfaite. […] Ainsi ce monarque étoit engagé, sans le sçavoir, à poursuivre l’amour pur & parfait des mystiques.

146. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

A la vérité, l’homme porte en lui-même des notions et des ambitions qui s’étendent bien au-delà et s’élèvent bien au-dessus du monde fini, les notions et les ambitions de l’infini, de l’idéal, du complet, du parfait, de l’immuable, de l’éternel. […] Tous les peuples ont eu l’idée d’un âge d’or, d’un état primitif de parfaite paix et de parfaite innocence : n’est-ce point là le sentiment secret et comme le souvenir de l’état dans lequel ont été créés nos premiers parents ?

147. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

La dernière phrase est d’une poésie retenue et parfaite. […] Il n’est évidemment aucun artiste qui n’ait produit que des œuvres parfaites. Mais des œuvres parfaites elles-mêmes Fromentin dit qu’aucune n’est une œuvre sans défaut. […] Ses analyses des grands tableaux de Bruxelles et d’Anvers sont parfaites. […] Cela même serait un but qui le ferait déchoir de l’inutilité parfaite où il s’est spécialisé.

148. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

Il s’ensuit que toutes les formes intermédiaires entre l’état primitif et l’état actuel, c’est-à-dire entre le plus et le moins parfait des états successifs d’une espèce, aussi bien que la souche originelle elle-même, doivent généralement s’éteindre. Il en est probablement de même à l’égard d’un grand nombre de lignées collatérales qui doivent être vaincues par d’autres lignées plus récentes et plus parfaites. […] Elle a pour résultat final que toute forme vivante doit devenir de plus en plus parfaite, relativement à ses conditions d’existence. […] Elle consiste à évaluer le degré de supériorité d’un être organisé d’après la localisation et la différenciation plus ou moins parfaite de ses organes et leur adaptation spéciale à différentes fonctions ou, comme l’exprimerait M.  […] Nous venons de voir aussi que la sélection naturelle conduit à la divergence des caractères et à l’extinction fréquente des formes intermédiaires et moins parfaites.

149. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

C’est sur « tout à coup radouci » que les modulations commencent ; le passage tourmenté se joue sous les mots « l’œil du vieillard semblait », et c’est sur les mots « se voiler d’une larme » que la musique se calme et retombe dans l’accord parfait de la tonique ! […] Nous voulons que les artistes et que les hommes qui aiment l’art aillent à Bayreuth, parce que là, seulement, ils trouveront des représentations vraiment parfaites des drames de Wagner, et qu’en art, la perfection seule compte. […] Il forme notre oreille et prépare noire intelligence par une initiation progressive à cette langue si parfaite et si prodigieusement mélodique à laquelle nous ne devons pas un instant soustraire notre attention. […] Forme parfaite du précédent. […] Il choisit donc les passages impossibles à rendre de façon parfaite quant au lien entre la musique et le texte.

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