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564. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Né dans le berceau même de la liberté, nourri de patriotisme par son père, il n’avait pas eu à faire son choix entre les opinions. […] Il avait respiré la Révolution, mais il ne l’avait pas respirée au Palais-Royal, foyer des désordres domestiques et des plans politiques de son père. […] Le vénérable fils de M. de Sèze a remué ses souvenirs de quatre-vingts ans pour me prouver l’inexactitude de détail de mon récit en ce qui touche son père. Il ne veut pas d’une gloire dérobée, même pour ajouter à celle de son père. […] Je n’ai pu serrer sans un respectueux attendrissement cette main de vieillard qui avait serré celle de son père, qui avait serré celle du plus juste et du plus malheureux des rois.

565. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Valmore père et fils l’ont déposée. […] Est-il le père de l’enfant, Eugène, mort en 1816 ? […] De son père ? […] Personne, si ce n’est notre adorable père et maman… Va ! […] Honorons nos pères, — ou Marceline qui sut les voir ainsi.

566. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Taine n’a jamais oublié que Condillac, cette transparence, est le seul père propret et qu’on puisse présenter de cet affreux mauvais sujet de matérialisme, qui a pour père malpropre La Mettrie et « la canaille dernière », comme on dit dans Le Mariage de Figaro ! […] La Révolution n’a point à se réjouir ou à s’enorgueillir de la monstruosité de ses pères. […] Pour ces aïeux des révolutionnaires d’aujourd’hui, qui se sont retrouvés, aux jours derniers de la Commune, du sang de leurs pères dans la veine, la Révolution, c’est le brigandage ! […] Les libres penseurs qui le regardaient comme un des leurs, et qui se moquent, depuis des siècles, avec l’esprit qu’on leur connaît, de cette grande bêtise catholique du péché originel, que nous avons, nous autres idiots, l’imbécilité d’admettre, mais qui pensent, malgré tout, comme nous, que le déshonneur du père déshonore toujours un peu l’enfant, ont été blessés dans le fond de leur âme quand M.  […] Ils souffrirent dès le premier coup porté à l’honneur et à la mémoire de leurs pères, et ils poussèrent un cri, bientôt étouffé ; — car il ne faut pas qu’on croie jamais mortelle la blessure dont on peut mourir !

567. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Il a horreur des mésalliances, et il appelle de ce nom les mariages des enfants de la noblesse d’épée « aux fils et filles de ces gens de robe longue, financiers et secrétaires, desquels les pères ne faisaient que de sortir de la chicane, de la marchandise, du change, de l’ouvroir et de la boutique ». […] Henri IV, au siège d’Amiens, avait songé à la lui donner à la mort de Saint-Luc ; mais, ne voulant pas trop faire à la fois, et vaincu par les sollicitations de la belle Gabrielle, il avait accordé la place au père de celle-ci, M. d’Estrées, homme parfaitement incapable. […] C’est aussi le moment où Henri IV, en ayant fini de ses guerres, s’adonne en bon père de famille, en grand et habile monarque, au raffermissement et à la prospérité de l’État dans tous les ordres. […] Rosny, en plus d’une action et en plus d’une conversation, laissait voir ainsi le trait d’esprit gaulois, et, quand il se déridait, il avait de la vieille plaisanterie de nos pères.

568. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Son père, homme riche, amateur de philosophie et de savoir, grand et intime ami de Gassendi, au point qu’on pouvait dire à celui-ci que M.  […] On sait qu’il fut enfermé quelque temps à Saint-Lazare pour inconduite : la sévérité de deux tantes, sœurs de son père et moins indulgentes que lui, y entra pour beaucoup. […] Son père ne tarda pas à voir que ce fils n’était bon qu’à être un homme d’esprit en toute liberté, tantôt dans la bonne compagnie, tantôt dans la mauvaise. […] Lorsque Télémaque monte sur le vaisseau et s’en va d’Ithaque à Pylos à la recherche de son père, quelle navigation souriante et gracieuse !

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