Il n’ose le condamner ni l’absoudre, et cette hésitation est déjà un jugement qui révèle la pente naturelle de l’esprit.

Le poëte oserait-il assassiner Rizzio ailleurs que dans la chambre de Marie Stuart ? […] Elle peut oser, hasarder, créer, inventer son style : elle en a le droit. […] Il semble qu’ils n’aient pas osé réunir tous les traits de ce bizarre et colossal prototype de la réforme religieuse, de la révolution politique d’Angleterre. […] Était-ce seulement sagacité du génie, instinct d’une ambition prudente, quoique effrénée, qui sait combien un pas de plus change souvent la position et l’attitude d’un homme, et qui n’ose exposer son édifice plébéien au vent de l’impopularité ? […] C’est elle qui, s’unissant à tout ce qu’il y a de supérieur et de courageux dans les lettres, nous délivrera de deux fléaux : le classicisme caduc, et le faux romantisme, qui ose poindre aux pieds du vrai.

Toutes les fois que vous donnerez à choisir à une société entre un échafaud ou un trône, elle choisira le trône ; et qui osera s’en étonner ? […] Nous n’osâmes pas frapper à la petite porte verte. […] — « Qui donc ose affronter le lac et le ciel dans une telle tourmente ?  […] Je n’oserais pas néanmoins écrire son portrait sur un simple coup d’œil, mais voici quelques lignes inédites de ce portrait. […] … Osez parler, après de tels noms, de la décadence de la nature en France !

Tenons-le donc pour dûment acquis : la physique ne peut rien, même contre le miracle, puisqu’il se définit par une dérogation de la nature à ses lois ; l’exégèse ne peut rien contre la révélation20; et j’ose bien avancer que, si l’on fonde jamais une morale purement laïque, une morale indépendante, — je ne dis pas de toute métaphysique mais de toute religion, — ce n’est pas dans la physiologie que nous lui trouverons une base. […] Mais ce qui est essentiel, et ce qui est certain, c’est que la morale et la religion ne prennent tout leur sens, elles ne réalisent la totalité de leurs définitions, pour ainsi parler, qu’en se pénétrant l’une l’autre, et si je l’ose dire, qu’en s’amalgamant. […] Et il a enfin de n’être pas seulement une « théologie » ou une « psychologie », mais une « sociologie » si je l’ose ainsi dire, et c’est là, sachons-le bien, à l’heure critique où nous sommes, son plus grand avantage. […] Les marques ou signes qu’il donne pour caractéristiques de cette distinction sont d’ailleurs extrêmement curieux, comme étant tous tirés des analogies de l’histoire naturelle ; et, si l’on considère la date de cet Essai, j’ose dire qu’à cet égard il prépare ou même il annonce l’« évolution » d’Herbert Spencer et de Darwin. […] La loi de Darwin, osez-vous dire, ne nous fournirait que d’abominables leçons de conduite.

Oui, vous avez raison ; c’était un beau temps que celui où, riche de jeunesse, d’espérances, et j’oserai presque dire d’avenir, toute une génération se précipitait à notre suite, par la brèche qu’avaient ouverte Henri III, Hernani et la Maréchale d’Ancre. […] Attaquons les choses de haut : disons ce que les autres n’osent dire ; interrogeons la majesté royale, inviolable en matière politique, mais responsable en matière d’art. […] Il en résulte qu’on n’ose faire aujourd’hui pour M.  […] qu’il n’osera accuser celui qui vient de contribuer si puissamment à la gloire de son journal ; vous croyez qu’à défaut de reconnaissance il aura la pudeur de ne pas déprécier aux yeux de ses souscripteurs l’homme que trois mois auparavant il leur présentait comme le premier et le plus fécond des romanciers. […] « On nous annonce une bonne nouvelle, trop bonne cependant pour que nous osions y croire.