Les vraies origines de M. […] Dans Mauprat (1837), le thème lyrique s’enveloppe et se tempère d’une sorte de restitution historique : dans ce décor xviiie siècle, le romantisme de 1830 semble retourner à ses origines, à la sensibilité de la Nouvelle Héloïse ; il y a plus d’objectivité, de calme impersonnel dans cette peinture de l’amour matant, polissant, affinant une brute sauvage. […] Il reste cependant dans son œuvre quelque chose d’énorme, une surabondance et une outrance qui en trahissent l’origine romantique.
L’art plastique recrée les sensations ; l’art littéraire recrée les notions : j’ai montré que les procédés de ces deux arts pouvaient encore, par un détournement de leur destin premier, traduire certaines émotions d’origine sensuelle ou notionnelle. […] Les sons n’ont pu davantage, à l’origine, signifier les douleurs ou les joies que les mots n’ont pu signifier leurs notions correspondantes. […] Mais voici que s’approchait à la Musique un homme si extraordinaire que ses origines intellectuelles demeureront à jamais mystérieuses : un extravagant prodige anéantissantes lois où nous nous complaisions sur l’hérédité, l’adaptation aux milieux : un compositeur dont l’influence pour la musique ultérieure fut partielle, funeste, mais qui rendit un peu superflues toutes musiques ultérieures ; un être qui, seul dans l’Art, a connu tout le domaine de l’Art ; un musicien dans l’âme duquel ont vécu, précises et réelles, toutes les émotions humaines, toutes absolument ; un Dieu donc, puisqu’il fut de tous les hommes le plus surnaturel : le claveciniste flamand Ludwig van Beethoven.
Supposons un univers superficiel réduit au plan P, et considérons dans ce plan un mobile M qui décrit une ligne quelconque, par exemple une circonférence, à partir d’un certain point que nous prendrons pour origine. Nous qui habitons un monde à trois dimensions, nous pourrons nous représenter le mobile M entraînant avec lui une ligne MN perpendiculaire au plan et dont la longueur variable mesurerait à chaque instant le temps écoulé depuis l’origine. […] Nous revenons à notre première notation : nous appellerons équation le temps de l’événement A′ et équation celui de l’événement B′ ; nous désignerons par équation la distance de A′ à B′ dans l’Espace, équation et équation étant les distances respectives de A′ et de B′ à un point origine O′.
Deux attitudes vitales, deux attitudes opposées s’expliquant par une seule et même philosophie ; et dès lors, la nécessité d’adopter un ton de prudence, un ton de méfiance à l’égard des affirmations simplistes qui substituent des explications tranchées à la complexité du réel ; la confiance accrue dans la valeur des idées, qui par des opérations subtiles finissent toujours par diriger les comportements humains : telle est l’inspiration de notre quatrième étude, Les origines philosophiques de l’homme de sentiment. […] Quelle que soit son origine, le fait est là, si souvent noté, lui aussi, qu’on nous dispensera de le développer plus longuement. […] Les passions57, Charles Bonnet les cherchera jusque dans leur origine première, jusque dans les fibres qui composent les organes de nos sens. […] Et il s’écrie que tout était bon depuis l’origine ; que le malheur n’est venu que par quelque dévoiement, assez difficilement explicable ; il lui suffit de dégager la loi primitive de la nature pour retrouver du même coup la félicité. […] Hachette, I, 17 ; Essai sur l’origine des langues, I, 390, note ; Émile (livre IV), II, 238 ; ibid.
Quelle est l’origine du mouvement ? […] Mais s’il y a quelque confusion dans ces opinions de Platon, un axiome sur lequel il ne varie pas plus que sur l’origine du mouvement, c’est qu’il n’y a point de hasard dans la nature, et que le mouvement, qui en est le phénomène principal, y a ses lois comme tout le reste. […] Les convictions de la conscience s’affermissent à mesure qu’elles s’exercent ; et, dans cet échange d’obéissance consentie d’une part, et de force communiquée de l’autre, l’homme prend à ses propres yeux une valeur qu’il ne se connaissait pas, et que son humilité la plus sincère peut accepter, parce qu’il en place l’origine au-dessus de lui. […] La loi morale, de quelque côté qu’on l’envisage, n’a donc rien d’humain quant à son origine.