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541. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Le monarque taciturne lui répondit par un mouvement de tête, et, se retournant vers l’un des courtisans qui le suivaient, il demanda où étaient restés les échevins, qui d’ordinaire accompagnent le prévôt. […] Le premier plan approuvé, le développement allait très vite ; j’en écrivais un acte par jour, quelquefois plus, rarement moins ; et d’ordinaire, dès le sixième jour, la tragédie était née, sinon faite. […] Ce jour, le prince Édouard, connu sous le nom du Prétendant, avait la première loge à l’Opéra, à son ordinaire ; il y est arrivé sur les cinq heures, avec deux seigneurs anglais de sa cour. […] On écrit très fort au nonce par cet ordinaire, pour régler avec la cour où vous êtes les moyens de votre départ sûr et tranquille : il faut vous en rapporter à eux.

542. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

L’auteur du Voyage en Italie nous dit cela, d’un ton aigre, nerveux, saccadé, et avec un peu plus de bile qu’à l’ordinaire dans le teint. […] » — Et cependant, monsieur Sainte-Beuve, si j’ai voulu exprimer que le ciel était jaune de la nuance jaune rosée d’une rose thé, d’une gloire de Dijon par exemple, et n’était pas du tout du rosé de la nuance de la rose ordinaire ? […] Sa compagnie ordinaire, est un homme toujours à l’air, et toujours sorti de chez lui comme l’autre, un vieillard maigre et long, à cheveux blancs en désordre et comme fouettés par des vents de malheur, cravaté d’une corde de soie noire où ne passe jamais le blanc d’un chemise, et habillé éternellement d’un paletot lie de vin et d’un pantalon chocolat, qui traîne et fait sur ses galoches ces bourrelets de plis, que Gavarni tirebouchonne au bas de ses pantalons d’inventeurs, — et une canne sous le bras, et toujours une pipe éteinte à la bouche. […] » * * * — Quelqu’un disait à un Breton, qui était en train de se faire bâtir une maison en grès, la pierre ordinaire des maisons bretonnes : — Pourquoi ne faites-vous pas construire en brique, c’est plus joli !

543. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

On citerait de Charron quantité de beaux et judicieux passages pour la tolérance et contre les dogmatistes opiniâtres, qui veulent donner la loi au monde : « Où le moyen ordinaire fait défaut, l’on y ajoute le commandement, la force, le fer, le feu. » Il parle avec bien de l’humanité et du bon sens contre la question et la torture : avec bien du sens aussi contre l’autorité en matière de science. […] Charron, à force d’en user, en a fait son ordinaire.

544. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

Je sais bien que Fontenelle a dit : « Les mouvements les plus naturels et les plus ordinaires sont ceux qui se font le moins sentir : cela est vrai jusque dans la morale. […] Quelqu’un qui l’avait écouté pendant tout un semestre, et qui était plus attentif à l’homme qu’à ce qu’il débitait, fit de lui le portrait suivant, pris sur nature : Pancirole professe, il est heureux ; sa joue s’enfle plus qu’à l’ordinaire ; sa poitrine s’arrondit, la couleur noir-cerise de sa joue est plus foncée et plus dense ; il jouit.

545. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Il fit certaine pièce nommée Athalie, dont le sujet est tiré des livres saints, pour récompense de laquelle il fut gratifié d’une charge de gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. […] Chose singulière, ou plutôt chose ordinaire et assez commune aux vieillards, il prétendait n’y rien reconnaître de ce qu’il avait vu, à tel point que les mémoires de Retz (1717), en raison de deux ou trois erreurs de fait qu’il y relevait, lui semblaient un roman fabriqué par quelque homme de lettres de Hollande.

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