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503. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

François Villon, sa vie et ses œuvres, par M.  […] Il y a ceux qui ne vivent dans la postérité et qui ne comptent que par leurs œuvres et pour ce qu’on en lit : de ceux-ci on comprend tout, tout est net et clair, on pèse, on mesure ; on en rabat souvent. […] Une vie exacte de Villon ne saurait se refaire ; on n’a sur lui aucun témoignage contemporain qui donne rien de précis, et l’on est à peu près réduit à ce qu’on peut apprendre de lui-même dans ses œuvres. […] Un érudit allemand a essayé, dans ces derniers temps, de déterminer au juste quelle était la part du père et de la mère de Villon dans le caractère de leur fils, et leur double influence sur son œuvre. […] Campaux qui a veillé et pâli sur cette œuvre gothique bizarre, et qui a pu y saisir un secret et un art de composition qui n’y paraît pas d’abord ; il va même jusqu’à y remarquer trois inspirations bien distinctes et comme trois époques.

504. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

L’impression générale et dernière, après une lecture des œuvres lyriques de J. […] Elle était l’œuvre d’un poète déjà populaire, et les vers épiques de Voltaire valent ceux qu’on avait applaudis dans Œdipe. […] Par le peu qu’il a laissé d’ébauches imposantes ou charmantes, on peut deviner quelle eût été la beauté de l’œuvre achevée. […] La gloire n’est que la même louange donnée aux œuvres supérieures par tous ceux qui sont capables de les goûter ; il n’y a de différent et de personnel que l’accent de chacun. […] Tout est de la muse dans les Idylles, la meilleure des œuvres d’André Chénier.

505. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

S’abrutir à d’interminables parties de manille ou de billard est chose courante, admise et très excusable, mais faire œuvre d’artiste, c’est se perdre irrémédiablement. […] Aucune œuvre n’échappera à notre contrôle, toutes seront marquées au chiffre unique de leur valeur. […] « Quoique profondément originale, l’œuvre eut peu de succès. […] Un foyer de haines sourdes ou d’hostilité déclarée contre toute œuvre marquée à l’empreinte de l’Art ? […] Les lettrés étaient à la recherche de ses œuvres perdues.

506. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

L’homme d’État, l’homme de guerre, le poète, le peintre, le grand homme de science ou de métier étaient montrés seulement en leur rôle, et comme en leur jour public, dans cette œuvre et cet effort dont hérite la postérité. […] Seule, elle dira le pourquoi et le comment de cette œuvre, de cette volonté devenue fait. […] Il faudra que sans lassitude il rassemble de toutes parts les éléments de son œuvre, divers comme son œuvre même. […] Les historiens s’en sont écartés comme d’une étude compromettante pour la considération et la dignité de leur œuvre historique. […] C’est contre ces mépris de l’histoire, contre ces préjugés de la fiction et de la convention, que nous entreprenons l’œuvre, dont ce volume est le commencement.

507. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

Introduction Avant de nous être enlevé par une mort prématurée, — à trente-trois ans, — Guyau, dont l’activité intellectuelle demeura infatigable jusqu’à la dernière heure, venait d’écrire deux nouvelles œuvres de grande portée : l’une sur l’Art au point de vue sociologique, l’autre sur l’Éducation et l’hérédité. […] Selon Guyau, elle doit être l’examen de l’œuvre même, non de l’écrivain et du milieu. […] Dans l’être vivant, c’est le fond qui projette sa forme, pour transparaître en elle ; il en doit être de même dans l’œuvre du génie. […] Zola, avec Balzac, voit avec raison dans le roman une épopée sociale : « Les œuvres écrites sont des expressions sociales, pas davantage ; la Grèce héroïque écrit des épopées ; la France du dix-neuvième siècle écrit des romans. » Le roman, dit Guyau, raconte et analyse des actions dans leurs rapports avec le caractère qui les a produites et avec le milieu social ou naturel où elles se manifestent. […] Son œuvre, toute pénétrée d’un haut désintéressement, est à la fois très personnelle et très impersonnelle : on ne sent nulle part quelqu’un qui songe à s’affirmer, mais il semble qu’on reconnaisse partout la présence d’un ami.

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