Rien n’occupe, rien n’arrache aux soucis comme ces distractions mécaniques. […] Et nous nous demandons ce qu’il peut y avoir derrière cette voûte, ce que signifie cette comédie : la vie ; ce que c’est que ce Dieu, qui est loin de nous apparaître avec les attributs de la bonté, ce Dieu qui préside à la loi du dévorement des créatures ; ce Dieu de cette nature, seulement préoccupée de la conservation des espèces et si férocement dédaigneuse des individus… Et puis Dieu, se le figure-t-on occupé à fabriquer la cervelle de M.
Si elle céde le premier rang à l’ Aminte, & le second au Pastor fido, elle occupe le troisiéme, & personne ne le lui refuse. […] Nous ne nous occupons qu’à nous faire voir, qu’à nous faire sentir ; ils s’oublient entiérement pour ne montrer que la chose qu’ils imitent.
Ici se rencontre une question forcément matérielle, et que les esprits mêmes qui aimeraient le moins à s’occuper de ce côté de la vie ne peuvent éviter. […] Mais j’oublie aussi le temps dans cette heureuse peinture : si je n’enrichis pas l’homme de lettres, je dois au moins m’occuper de le nourrir.
Il faut avouer qu’à cet égard elle est bien commode pour un auteur qui ne sait ni penser ni sentir ; et lui, et ceux qui le lisent, sont beaucoup plus occupés des mots que des choses ; et il est bien doux en composant de n’avoir rien à produire, et de savoir que ses juges n’y seront pas difficiles. […] Pour peu que nous en fassions notre étude, nous y trouverons assez de difficultés pour nous occuper entièrement.
Considérez la direction de votre esprit à n’importe quel moment : vous trouverez qu’il s’occupe de ce qui est, mais en vue surtout de ce qui va être. […] Mais ces événements monotones et ternes, qui rempliraient trente siècles d’une matière devenue consciente d’elle-même, n’occupent qu’un instant de ma conscience à moi, capable de les contracter en une sensation pittoresque de lumière.