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197. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Le tome xiie , qui est d’un volume plus considérable, renferme trois livres, — le premier qui a titre : « Blocus continental », où sont exposées les mesures relatives à cet immense système prohibitif, et les démêlés avec la Hollande dont elles sont l’occasion ; — un second livre qui a pour titre : « Torrès-Vedras », et un troisième, « Fuentes d’Onoro », contiennent principalement le récit de Pexpédition de Masséna en Portugal (1810-1811), mais aussi toutes les opérations militaires et autres en Espagne, et de plus les premiers préparatifs de Napoléon vers le Nord contre la Russie. […] Qu’aurait-il fallu faire en telle occasion pour gagner la bataille, au lieu de la perdre ou de ne la gagner qu’à demi ? […] J’aurais bien encore à présenter quelques remarques, mais les volumes prochains m’en donneront l’occasion.

198. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Marolles, qui joindra plus tard (1627) à ce premier bénéfice l’abbaye de Villeloin, plus considérable, et qui en prit occasion de recevoir l’ordre de prêtrise moins par vocation que par convenance (les bulles y mettant cette condition), fut lié avec quelques-uns de messieurs de Port-Royal, fort sévères sur ce genre d’abus et de d’irrégularités ; mais, tout en se prévalant de leur amitié et en la leur rendant par de bonnes paroles et des témoignages publics d’intérêt, il ne fut touché en aucun temps de scrupules sur la manière dont il était entré dans les bénéfices et dans le sacerdoce ; il avait le christianisme assez large et coulant, et n’était rien moins que rigoriste, soit pour la doctrine, soit pour les mœurs : se contentant de vivre en honnête homme, comme on disait alors. […] J’ai eu précédemment23 l’occasion de citer des pages de lui sur la félicité pastorale et champêtre dont on jouissait en Touraine durant les dernières années du règne de Henri IV, — toute une idylle. […] Il y avait encore, disait-il, à voir les titres du grand cabinet, ceux du trésor de l’hôtel de Nevers, et enfin une table générale devenait indispensable pour ces derniers inventaires ; on lui demanda ce nouvel effort, et il s’y mit : « L’affection que j’ai toujours eue pour cette princesse ne m’a rien fait trouver de difficile ni d’ennuyeux, où il s’agissait de son service, et puis j’étais bien aise d’avancer toujours dans ma curiosité, pour y faire de nouvelles conquêtes quand l’occasion s’en offrait. » Depuis qu’il eut son logement en ce lieu d’honneur et d’étude, il semble qu’il ne lui manquait plus rien.

199. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

L’abbé de Polignac eut même, à l’occasion et à la suite de son livre, des conférences de philosophie avec le jeune prince, et Fénelon se plut à laisser faire cet auxiliaire brillant dont la métaphysique, toute vouée aux causes finales, était proche parente de la sienne. […] Fénelon, plus difficile que ses autres précepteurs et plus clairvoyant, voudrait le voir un homme, un grand prince, ouvert, sociable, accessible à tous, non étroit ni particulier, ni renfermé et borné à un petit nombre de gens qui l’obsèdent et qui l’admirent, à une coterie, comme nous dirions ; ayant de la religion la moelle et l’esprit, non pas les simples pratiques minutieuses et les scrupules (comme de ne pas savoir pendant une marche en campagne, s’il peut, en conscience, loger dans les dehors d’une abbaye de filles), s’inspirant de lui-même dans les occasions, prenant sur lui, brave à la guerre, sachant y acquérir de la gloire, sinon par des succès éclatants qui peuvent manquer, par sa fermeté du moins, son génie et son esprit de ressource jusque dans les tristes événements. […] Et encore, à propos des occasions prochaines de péché qu’il importe de s’interdire : « Il tenait que c’en était ordinairement une dangereuse d’aller à la comédie, au bal et autres semblables spectacles ; aussi ne s’y trouvait-il jamais depuis longtemps : sur quoi je comptais si fort, que quand j’avais à lui parler de quelque chose dont il m’avait fait l’honneur de me charger, je m’informais si, ce jour-là, il y avait comédie ou bal ; j’étais sûr, en ce cas, de le trouver dans son appartement. » Et ceci qui complète et qui achève : « L’on sait qu’il s’est répandu un bruit, mais bien fondé, l’année dernière (1714), que les comédiens, après la mort de Monseigneur, ayant demandé à notre prince l’honneur de sa protection, surtout pour obtenir du roi une seconde troupe, il leur répondit qu’ils ne devaient nullement compter sur sa protection, qu’il n’était pas en pouvoir d’empêcher leurs exercices, mais ne pouvait se dispenser de leur dire qu’il était indigne qu’il les fissent, particulièrement fêtes et dimanches. » Ce ne sont pas là des calomnies, ce sont des éloges20.

200. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Narr’Havas aussi, qui s’est faufilé dans l’armée avec un dessein suspect, a l’œil sur Mâtho comme sur un rival, et il est évident qu’il ne demanderait pas mieux que de se débarrasser de lui ; il en cherche l’occasion, et il se la procurerait, si Spendius, plus avisé que Mâtho, ne veillait sur celui dont il va faire son instrument. […] Cette entrée dans Carthage par l’aqueduc n’est apparemment qu’une occasion détournée de nous mieux décrire cet aqueduc important, lequel reviendra encore plus tard. […] Ce retour du grand amiral, cette rentrée dans le port sont décrits avec un parfait détail : occasion et prétexte de nous dessiner le port intérieur et les bassins.

201. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Il a parlé, en une occasion, de ses impressions à Rome, rien qu’incidemment, il est vrai, mais d’une manière qui laisse peu à désirer aux plus fervents. […] Que de courses archéologiques je me rappelle et à Paris et hors de Paris, à l’abbaye de Saint-Denis, à l’église de Sarcelles, à Écouen, ou tout simplement au réfectoire de Saint-Martin des Champs, en la compagnie de ces savants hommes ; que d’occasions de bien savoir et d’apprendre, dont j’ai trop peu profité ! […] Viollet-Le-Duc, il a rencontré ou saisi l’occasion de parler de lui avec éloge dans le Journal des Savants (mars 1864) : il a rendu pleine justice à l’archéologue et l’érudit.

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