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463. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Champfleury ; Desnoireterres »

Isolant chaque détail de la masse, allant sans discernement et sans choix d’un objet quelconque à un objet quelconque, comme l’enfant, mené par son désir innocent de prendre chaque chose et de la saisir dans sa vulgarité complète, égaré par cette manie de touche-à-tout, il enfile toutes les venelles qui se présentent à sa flânerie dans ce récit sans raison d’être, sans unité de composition et sans but !

464. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Chaque émotion lui fait découvrir une vérité, chaque objet de la nature un bienfait. […] La beauté de la jeune femme pénétrait dans son âme, mais il la considérait comme un objet sacré qu’il n’aurait pas permis à ses yeux de convoiter sans la profaner et sans se flétrir lui-même. […] C’est comme une eau limpide qui réfléchit les objets, mais qui ne les colore pas plus que l’objet lui-même. […] Mais l’âme d’un amant retrouve partout les traces de l’objet aimé. […] Mais que savez-vous si l’objet de qui vous deviez attendre un bonheur si pur n’eût pas été pour vous la source d’une infinité de peines ?

465. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Or, si le genre attendrissant a lieu, l’objet du véritable comique sera manqué. […] Les louanges dont cette lettre étoit remplie, louanges exagérées & ridicules, firent plus de tort à celui qui en étoit l’objet, que toutes les critiques dont on l’accabla : elle fut réfutée en 1737. […] Il traite ce genre d’espèce bâtarde, de monstre né de l’impuissance de réussir dans le comique ainsi que dans le tragique, & propre à faire manquer l’objet de tous les deux. […] L’abbé Sallier pense qu’ils remplissent parfaitement cet objet. […] On lui a fait voir que l’objet du théâtre étoit mieux rempli, & que le spectacle des suites affreuses d’une passion guérissoit de cette passion même.

466. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Aujourd’hui que ces tentatives se renouvellent parmi nous, il est intéressant de se demander dans quelle mesure et à quelles conditions la science moderne, si vaste et si complexe, peut devenir l’objet et la matière de la poésie. […] S’il vous est arrivé de causer avec un grand astronome ou un grand chimiste, assurément vous n’aurez pu échapper à la fascination de l’enthousiasme grave dont ces intelligences sont remplies et qui n’est que la sympathie profonde pour les objets dont elles sont possédées, l’émotion des découvertes déjà faites, le tourment vague et délicieux de celles qui restent à faire. […] La science et l’art ont également un objet infini. […] Quand nous parlons de cause, de substance et de fin, nous employons des notions et des principes qui ne sont applicables « qu’aux objets dont l’essence est assimilable à l’essence humaine ». […] La difficulté pour traiter ces grands sujets n’était pas seulement dans la forme adoptée par l’auteur, elle était aussi dans certaines dispositions de son esprit, le problème peut bien être l’objet d’une pièce de vers, non le sujet d’un poème.

467. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

L’objet de l’art c’est la beauté. L’artiste s’élève sur l’aile du génie jusqu’à la sphère supérieure où les objets réels apparaissent dans leurs types, plus complets et plus beaux. […] C’est elle qui fit l’objet des leçons de Jouffroy pendant l’année 1826, et qui forme aujourd’hui son Cours d’esthétique, publié, comme celui de M.  […] Plus elles se montrent librement dans un objet, plus aussi éclate la beauté. […] Les images des objets réels ne sont pour vous que des moyens : la nature vous fournit la couleur : c’est à vous de conduire la brosse.

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