Les objets infinis sont, par exemple, l’espace, le temps, Dieu, etc. […] Vous dites qu’en additionnant un nombre limité d’objets finis, on ne forme pas un objet infini. […] Mais vous supposez, par un oubli semblable au précédent, que l’addition est le seul moyen par lequel de l’idée d’un objet fini on puisse tirer l’idée d’un objet infini. […] L’objet avant analyse et division, c’est la substance ; le même objet analysé et divisé, ce sont les qualités. […] Si vous connaissez des objets infinis, comment les connaissez-vous ?
Nous ne désirons plus l’objet futur, nous le tenons, par la substitution de l’image intense à l’objet. […] En ce cas, l’idée contredite n’entraîne plus jusqu’au bout l’affirmation de la présence de son objet, ni les mouvements relatifs à cet objet. […] En effet, c’est un principe pour Kant qu’« une intuition ne peut avoir lieu qu’autant qu’un objet nous est donné », et cela n’est possible, ajoute-t-il, qu’autant que l’objet « affecte l’esprit d’une certaine manière ». […] Kant prend le dernier fantôme de l’expérience pour l’intuition d’un objet transcendantal. […] Le temps est d’abord une intuition d’objet, puis il se trouve que cet objet n’existe pas, que c’est simplement notre manière constante de sentir dont nous avons la conscience.
Jusqu’à deux ans et demi, tous les objets longs, creux et minces, un étui, un tube à cigares, une trompette étaient pour lui des zizi, et il ne s’approchait d’eux qu’avec défiance. […] Telle est l’histoire du langage : spontanément, après avoir expérimenté des objets semblables, nous éprouvons une tendance qui correspond à ce qu’il y a de commun dans ces objets, c’est-à-dire à quelque caractère général, à quelque qualité abstraite, à un extrait de ces objets, et cette tendance aboutit à tel geste, à telle mimique, à tel signe distinct qui aujourd’hui est un nom. […] À mesure que nos expériences deviennent plus nombreuses, nous remarquons et, partant, nous nommons un plus grand nombre de caractères généraux dans un même objet. […] Les deux mots de chaque couple représentent deux objets différents et sentis différemment chez les deux peuples. Leur sens n’est le même qu’en gros ; les détails du sens diffèrent et sont intraduisibles, faute d’objets et d’émotions semblables chez l’un et chez l’autre.
Dans la partie supérieure appelée la tête, et qui, vue du dehors, semblait un objet comme tous les autres, circonscrit dans l’espace, pesant, etc., je trouvai quoi ? […] La première est naturaliste ; elle consiste à représenter la pensée comme le reflet ou l’enregistrement passif des objets extérieurs et des lois de la nature, auxquelles elle n’aurait aucune part : c’est la forme de l’objet qui explique seule celle de l’image dans le miroir. […] En face de cette doctrine, l’idéalisme représente le sujet pensant comme le principe même des lois universelles et des relations nécessaires que l’on croit découvrir dans les objets extérieurs : c’est la forme du miroir qui explique celle de l’image, et par cela même de l’objet représenté. […] Le monde de la connaissance, dit Schopenhauer, n’existerait plus si cette sorte d’objets qu’on appelle cerveaux « ne pullulaient sans cesse, pareils à des champignons, pour recevoir le monde prêt à sombrer dans le néant et se renvoyer entre eux, comme un ballon, cette grande image identique en tous, dont ils expriment l’identité par le mot d’objet ». […] Or, qu’y a-t-il dans la conscience de plus profond, de plus irréductible, qui se retrouve également dans les objets extérieurs ?
Elle a un objet réel. […] Est-ce que le moi peut « se dilater, se mettre au large, se répandre vers l’objet ? […] Dire que la sensibilité attire l’objet, c’est supprimer les trois quarts du phénomène. […] Que l’objet excite une sensation dans notre main froissée, et qu’à la suite de la sensation nous concevons et affirmons l’objet. […] Ce n’est pas assez de lui fournir sa lumière ; il faut encore l’appliquer sur son objet.