Ensuite le poète dit la Vie des morts, leur âme éparse dans les arbres, dans les broussailles, dans les sources qui sont leurs yeux, dans les nuages qui sont leur pensée inquiète, dans les astres où flambent leurs anciennes passions, dans la mer, « temple obscur des métamorphoses », dans les parfums, dans le chant nocturne des voix terrestres… Et cependant ce n’est pas tout ce qui reste des morts. « Ce que m’a pris le rêve, mes aspirations vers le juste et le beau, ce que j’ai dit tout bas à la nuit, ce que j’ai vu en fermant les yeux, Ma chair ne saurait plus l’entraîner au tombeau. […] ……… Dans le recueillement des longs soirs parfumés, A l’heure où, scintillant comme un pleur sous des voiles, La tristesse des nuits monte aux yeux des étoiles… Je crois bien que, si l’on cherchait où est décidément l’originalité de M. […] S’étendre la nuit sur les montagnes humides de rosée, embrasser en extase la terre et le ciel, s’enfler d’une sorte de divinité, pénétrer par la pensée jusqu’à la moelle de la terre, repasser en son sein les six jours de la création, s’épandre avec délices dans le Grand Tout, dépouiller entièrement tout ce qu’on a d’humain et finir cette haute contemplation… (avec un geste) je n’ose dire comment.
Mais dans la nuit qui précéda la lutte, « Pélops — dit Pindare — alla vers la mer blanchissante, et il invoqua Poseïdon, le dieu des orages qui mugissent, le roi du Trident ». […] Une nuit lugubre pèse sur cette légende où des pères, des fils et des frères se tuent à tâtons, où fume un repas d’anthropophages, où l’inceste, vaguement entrevu, engendre dans l’ombre des parricides, qui reparaissent ensuite sanglants au grand jour. […] Sur un de ses chemins, il a rencontré, la nuit, dans un bois sacré, sa fille Pélopée.
Je défie le plus hardi d’entre eux de suspendre le soleil ou la lune au milieu de sa composition, sans offusquer ces deux astres ou de vapeurs ou de nuages ; je le défie de choisir son ciel, tel qu’il est en nature, parsemé d’étoiles brillantes comme dans la nuit la plus sereine. […] C’est qu’à mon avis, ce n’est ni par sa couleur, ni par les astres dont il étincelle pendant la nuit, que le firmament nous transporte d’admiration. […] D’où naît donc le transport que le firmament nous inspire pendant une nuit étoilée et sereine ?
On n’a point encore oublié, au bout de cent ans, l’impression terrible qu’il fit, lorsqu’après un morceau plus calme, il s’écria tout à coup : « Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable ! […] Bossuet s’arrête tantôt sur ces idées, tantôt à travers une foule de sentiments qui l’entraînent, il ne fait que prononcer de temps en temps ces mots, et ces mots alors font frissonner, comme les cris interrompus que le voyageur entend quelquefois, pendant la nuit, dans le silence des forêts, et qui l’avertissent d’un danger qu’il ne connaît pas.
Les belles de nuit piquaient çà et là un trille discret. […] Cependant, comme la nuit tombait, Coupeau fut peu à peu pris d’une inquiétude. […] Pendant deux nuits, Félicité ne quitta pas la morte. […] Est-ce que… — Est-ce qu’on peut faire quelque chose la nuit ? […] Il était mort dans la nuit.