Et combien de fois Lamartine, reflétant dans le miroir de son âme la nuit semée d’étoiles, n’a t-il point plané au plus haut des cieux sur les ailes du rêve, laissant comme il le dit, sa pensée Flotter comme une mer où la lune est bercée !
Aujourd’hui, nous avons ce choix : — ou bien un théâtre, des décors, des acteurs : des demi trompe-l’œil, l’apparence d’une forêt et les planches, ni convention pure, ni représentation artistique complète de la nature ; et les acteurs, des hommes nécessairement difformes, incapables de faire admettre qu’ils sont les dieux qu’ils singent, et ne nous laissant plus qu’ils sont simplement des porte-parole ; avec les décors de notre Opéra et les acteurs de Meiningen, un compromis entre une convention et une réalité, le faux par définition ; — ou bien le concert, c’est-à-dire nulle prétention de représentation, mais le champ libre à la conception, l’espace grand ouvert à la réalité supérieure des forêts et des hôtes divins qu’en nous suscitera l’imagination : car cette musique c’est un décor, la nuit est dans la musique où Siegmund solitaire contemple le foyer éteint, et cette musique c’est encore les personnages, je vois (et combien plus beau que M.
Qu’on lise tels airs de Richard cœur de Lion, « Je crains de lui parler la nuit … » « La danse n’est pas ce que j’aime … » les notes y ont la précision merveilleuse de mots ; et puis c’est un âge délicat et léger qui s’épand, tandis que sont inquiètement dandinées les phrases douces.
… Celui-ci se relève pour continuer, intarissable et subtil, à commenter les vers de Baudelaire : Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Au moins le Crispin de Regnard, avant de recevoir le tabellion à qui il va dicter son faux testament, se coiffe-t-il, jusqu’aux yeux, du bonnet de nuit de Géronte ; Tu peux, quand tu voudras, appeler le notaire ; Me voilà maintenant en habit mortuaire… Scapin et Crispin savent leur métier, et d’Estrigaud ne sait pas le sien.