/ 1823
1095. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Et voilà le problème, insoluble peut-être : — à laquelle de ces deux puissances qui se partagent les échos de la célébrité, — la Moquerie ou la Gloire, — appartiendra définitivement Swedenborg, ce jour et nuit dans l’ordre des idées, ce génie imposant ou ce fou grotesque ?

1096. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Le Bossuet de la stalle en chêne de l’antique église de Metz, digne d’inspirer un poète comme Byron quand Byron devenait catholique et pleurait en entendant l’orgue, ce Bossuet ponctuel comme le Devoir et comme l’Humilité, qui arrivait, quarantième manteau noir, pour l’office de nuit, pendant dix-sept ans, à sa place accoutumée dans le chœur de l’église assombrie, a beaucoup frappé Floquet, qui n’est pas un rêveur, mais un esprit solide.

1097. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Maynard »

Tel il fut cependant, et tel il fut surtout, cet homme bon et tendre qui s’en allait par les rues la nuit, ramassant les enfants abandonnés et les apportant sous son manteau aux mères qu’il leur avait données !

1098. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Il voulait impérieusement ses quatre grands hommes chrétiens, comme il dit, et n’en voyant pas chez lui, pour la contredanse historique qu’il rêvait, il est venu les prendre chez nous, non pas de nuit, mais en plein jour d’histoire.

1099. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Je ne crois point, pour ma part, — moi, l’adversaire de toute académie quand il s’agit d’art ou de littérature, et qui me moque de ces sociétés, affectations organisées, coteries bonnes pour tous les Vadius et les Trissotins de la terre, — je ne crois point que Jules de Gères eût besoin d’un si pauvre stimulant pour revenir à la poésie, pour réveiller la Muse qui dormait au fond de son âme comme la Nuit de Michel-Ange… Quand toutes les sociétés de sonnettistes (s’il y en a plusieurs) auraient manqué à la France, qui ne s’en doute pas, il fût retourné à la poésie, qui est son destin, de par cette imagination que la vie peut blesser, comme les dieux sont blessés dans les batailles d’Homère, mais ne meurent pas de la perte de leur sang immortel… Jules de Gères est, de nature, très au-dessus des petites sociétés littéraires dont il peut avoir la condescendance, mais il n’a aucunement besoin d’elles pour se retrouver un poète, — c’est-à-dire un solitaire, un isolé, une tour seule (il me comprendra, le poète de la Tour seule !).

/ 1823