Il paraît que réellement, vers ce temps-là, le geôlier de la prison de Poitiers s’entendait avec une troupe de voleurs qui pillaient la ville toutes les nuits.
La gravité de l’utilitaire nuit à ses succès.
Socrate s’éveille, Criton lui annonce que c’est le lendemain qu’il est condamné à mourir : « Comme il plaira aux dieux, dit Socrate. » Alors son ami le conjure de vouloir bien se conserver lui-même ; il lui apprend qu’il a gagné les gardes, que tout est prêt, et qu’il ne tiendra qu’à lui de se dérober la nuit suivante à ses persécuteurs.
L’orateur parle avec éloquence de tous les maux que nos ancêtres ont soufferts sous ce tyran ; il peint les brigandages et les rapines, les riches citoyens proscrits, leurs maisons pillées, leurs biens vendus, l’or et les pierreries arrachées aux femmes ; les vieillards survivant à leur fortune ; les enfants mis à l’enchère avec l’héritage de leurs pères ; le meurtre employé comme les formes de justice, pour s’enrichir ; l’homme riche invoquant l’indigence, pour échapper au bourreau ; la fuite, la désolation ; les villes devenues désertes et les déserts peuplés ; le palais impérial, où l’on portait de toutes parts les trésors des exilés et le fruit du carnage ; mille mains occupées jour et nuit à compter de l’argent, à entasser des métaux, à mutiler des vases ; l’or teint de sang, posé dans les balances, sous les yeux du tyran ; l’avarice insatiable engloutissant tout, sans jamais rendre, et ces richesses immenses perdues pour le ravisseur même qui, dans son économie sombre et sauvage, ne savait ni en user, ni en abuser ; au milieu de tant de maux, l’affreuse nécessité de paraître encore se réjouir ; le délateur errant, pour calomnier les regards et les visages, le citoyen qui de riche est devenu pauvre, n’osant paraître triste, parce que la vie lui restait encore, et le frère, dont on avait assassiné le frère, n’osant sortir en habit de deuil, parce qu’il avait un fils.
Dernières visions du penseur expirant, Qui sortent de la nuit et que la nuit reprend. […] On dirait un chœur antique s’élevant tout à coup dans la nuit pour préparer par ses plaintes une émouvante tragédie. […] Il a chanté autrefois, dans ses joyeuses nuits de corps de garde, Voltaire, Parny et Béranger ; mais à présent il se range, et il ne veut pas qu’on lui rappelle ses peccadilles passées. […] C’est ce qui a eu lieu lorsque ont paru les Méditations, et, plus tard, lorsque M. de Musset, dans Rolla et dans ses Nuits, a encore effleuré de plus près certaines souffrances particulières à notre siècle. […] Reynaud, — et de vous asseoir sur un tas de gerbes, l’œil fixé sur un ciel d’azur qu’envahissaient successivement les reflets d’or du soleil couchant, les tons grisâtres du crépuscule et l’ombre constellée de la nuit ?