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636. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Mais en même temps qu’on se rendra mieux compte de la circonstance et du tour d’esprit naturel qui l’ont fait naître, il s’y joindra un regret : c’est qu’il soit arrivé à cette jolie pièce d’esprit un malheur qui arrive à toute chose nouvelle qui réussit, elle est devenue le point de départ d’une mode et d’un genre. […] Les sujets auxquels Chapelle méditait de s’appliquer n’étaient rien moins que la nature même des choses au physique et au moral, la structure du monde et la composition de l’homme, le libre arbitre, la fortune, le destin, la Providence, la nature de l’âme ; il voulait, d’après Épicure, Lucrèce et Gassendi, reprendre et couler à fond toutes ces matières : il n’avait peut-être pas tout à fait cuvé son dernier vin de la veille le jour où il avait conçu ce grand projet, dont la nouvelle était allée à Bernier jusqu’aux contins de l’Indoustan. […] [NdA] Nouvelle édition revue et corrigée sur les meilleurs textes, précédée d’une notice par M. 

637. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Newton ; s’il écrivit son premier recueil de poèmes, ce fut Mme Unwin qui l’y enhardit et l’y sollicita ; s’il écrivit son chef-d’œuvre, La Tâche (comme le nom l’indique assez), ce fut parce que lady Austen, une nouvelle amie, la lui imposa et le voulut. […] — À cette heure où, entrant dans une veine de composition nouvelle, il prenait véritablement possession de tout son talent, et où, comme il le disait d’un mot, le rejeton était devenu un arbre (« fit surculus arbos »), Cowper rappelait, avec l’orgueil d’un auteur ayant conscience de son originalité, qu’il y avait treize ans qu’il n’avait point lu de poète anglais, et vingt ans qu’il n’en avait lu qu’un seul, et que, par là, il était naturellement à l’abri de cette pente à l’imitation que son goût vif et franc avait en horreur plus que toute chose : « L’imitation, même des meilleurs modèles, est mon aversion, disait-il ; c’est quelque chose de servile et de mécanique, un vrai tour de passe-passe qui a permis à tant de gens d’usurper le titre d’auteur, lesquels n’auraient point écrit du tout s’ils n’avaient composé sur le patron de quelque véritable original. » C’est ainsi qu’en se créant tout à fait à lui-même un style selon ses pensées et une forme en accord avec le fond, ce solitaire sensible et maladif, ingénieux et pénétrant, a été l’un des pères du réveil de la poésie anglaise. […] Le retour n’est pas plus heureux que l’allée ; de nouveaux accidents burlesques amènent une course nouvelle en sens opposé, et Gilpin, toujours à cheval et toujours emporté, gai pourtant et sans trop de choc, revient à Londres, mais sans dîner, comme il était parti : ainsi s’est passé l’anniversaire de son jour de noces.

638. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Mme de Choiseul a été saisie et crayonnée par Horace Walpole en quelques traits qui sont bien d’un peintre compatriote de Spencer et de Shakespeare : Ma dernière nouvelle passion, et aussi, je pense, la plus forte, écrivait-il pendant un séjour à Paris (janvier 1766), est la duchesse de Choiseul. […] Née trente ou quarante ans avant la nouvelle duchesse de Choiseul, elle s’amuse à intervertir les rôles et les âges, à la confondre avec son homonyme, et à dire au duc et à la duchesse grand-papa et grand-maman, de même qu’eux, en parlant d’elle, la traitent de petite-fille. […] Il lui en demanda la cause, craignant que ce ne fût quelque mauvaise nouvelle. « Non pas.

639. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Cependant, tout en errant de porte en porte avec l’air d’abandon d’un mauvais sujet et là démarche incertaine d’un homme ivre, je me retrouvai tout à coup, sans le savoir, dans le marché aux comestibles… » Et quand, errant ainsi à travers la ville, il est venu à rencontrer une dame de qualité, Byrrhène, qui se trouve être une amie de sa famille ; quand cette dame, l’ayant conduit jusque chez elle et le voulant retenir pour hôte, essaye du moins de le mettre en garde contre l’hospitalité du vieux ladre chez qui il est descendu et dont la femme, lui dit-elle, est une magicienne du premier ordre et de la pire espèce, Lucius, à cette nouvelle inattendue, qu’il se trouve logé chez une magicienne, est saisi d’un plus violent désir de chercher précisément ce qu’on lui recommande defuir ; il ne sait que prendre, comme on dit, ses jambes à son cou pour courir de toutes ses forces au danger. […] s’écrie-t-elle, ce ne sont pas tes mains qui ont accompli cet ouvrage ; c’est le perfide à qui, pour son malheur comme pour le tien, tu t’es avisée de plaire. » Et lui jetant un morceau de pain grossier, elle va se mettre au lit. » Et le lendemain elle lui ordonnera une nouvelle épreuve, pour laquelle aussi quelque autre créature compatissante comme la fourmi, et même des êtres insensibles ou inanimés, le roseau, une tour, viendront en aide à la malheureuse persécutée, jusqu’à ce qu’elle ait fléchi la colère de Vénus. […] L’auteur ne perd aucune occasion ni aucun prétexte d’insérer une historiette, une tragédie domestique, une jolie nouvelle.

640. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

Cette fin de la nouvelle de M.  […] On trouverait entre l’Essai de Lamb et la nouvelle de M.  […] Le Violon de faïence, dans la collection Hetzel, 18, rue Jacob ; — les Chansons populaires, Librairie, nouvelle, 15, boulevard des Italiens ; — les Frères Le Nain, librairie Renouant, 6, rue de Tournon.

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