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318. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

j’ai rebâti une nouvelle muraille derrière la première, et je tâche que cette seconde soit plus solide et inattaquable. […] Ici commence une nouvelle série de fonctions et de services qui décideront de la carrière future de Catinat. […] Cependant la négociation ayant été renouée avec le duc de Mantoue au sujet de cette reddition de Casal, Catinat reçut une nouvelle mission pour l’Italie. […] Il fallait obtenir du duc cette nouvelle concession, cette aggravation non mentionnée au traité, et l’on comptait bien, en dépêchant un officier entendu à la petite Cour de Mantoue, avoir bon marché d’elle et la faire consentir à la raison du plus fort.

319. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

M. de Tocqueville, légitimiste et chrétien, a tâché de comprendre son temps, cette France nouvelle qui rejetait la légitimité et faisait la guerre à l’Église. […] Ce progrès a frappé Tocqueville comme le fait caractéristique de la société nouvelle. […] Ayant ainsi rendu compte de la destruction des institutions féodales et monarchiques, Tocqueville avait projeté de montrer comment la France nouvelle s’était reconstruite des débris de l’ancienne : c’est à peu près le vaste dessein que Taine a réalisé dans ses Origines de lu France contemporaine. […] Nouvelle Coll. de Mém.

320. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Après La Nouvelle Héloïse, après l’Émile, Rousseau, âgé de cinquante-deux ans, commença à rédiger ses Confessions en 1764, après son départ de Montmorency, pendant son séjour de Môtiers en Suisse. […] et quelle simplicité nouvelle, familière et pénétrante ! […] René, en effet, n’est autre que ce jeune homme de seize ans transposé, dépaysé au milieu d’une autre nature et au sein d’une autre condition sociale ; non plus un apprenti graveur, fils d’un bourgeois de Genève, d’un bourgeois du bas, mais chevalier, noble, voyageur en grand, épris des muses : tout, au premier aspect, revêt une couleur plus séduisante, plus poétique ; l’inattendu du paysage et du cadre rehausse le personnage et caractérise une nouvelle manière ; mais le premier type sensible est là où nous l’indiquons, et c’est Rousseau qui, en regardant en lui-même, l’a trouvé. […] Les mots, en ce chef-d’œuvre de l’art, ont pris une magie nouvelle ; ce sont des mots pleins de lumière et d’harmonie.

321. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Héritière, en ligne collatérale, de Louis XIV, et jalouse d’orner sa souveraineté nouvelle des séductions d’un art né d’elle et vivant d’elle, la bourgeoisie avait cru, jadis, trouver, dans M.  […] La nouvelle de la mort, répandue rapidement dans les localités voisines, a produit une grande émotion. […] À Paris, la triste nouvelle ne s’étant répandue que vers quatre heures du soir, peu de personnes ont pu partir à temps pour se rendre à Croissy. […] La nouvelle formule grandissait avec lui : l’observation exacte, la vie réelle mise à la scène, la peinture de notre société, en une langue sobre et correcte.

322. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

La secte est nouvelle et compte encore peu d’adeptes déclarés ; mais ils sont jeunes et ardents ; mais la ferveur et l’activité leur tiennent lieu de la force et du nombre, et le concert bruyant de leurs voix pourrait faire croire, de loin, à l’union de leurs sentiments. […] Les maîtres de la nouvelle école parlent beaucoup de vérité. […] Le romantisme ne tente pas, du moins quant à présent, de renverser les lois qui régissent notre théâtre ; il ne fait pas découler la littérature en général d’un nouveau principe, ne l’établit pas sur de nouveaux fondements, et ne lui donne pas de nouveaux moyens pour une fin nouvelle ; il ne l’a pas enrichie d’un genre ignoré jusqu’à lui ; et, dans les genres connus, il n’a introduit aucun changement qui en altère la forme, encore moins l’essence. […] Certains mots, bizarrement figurés ou violemment détournés de leur acception ordinaire, véritables tics de langage, sont reproduits à tout propos, hors de propos surtout, et marquent d’un sceau ridicule les productions de la nouvelle école.

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