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2041. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

Les Anglois, dans le plus fort accès d’antipathie dont on les accuse à notre égard, auroient-ils jamais dit, oseroient-ils même dire, à présent que nous sommes en guerre ouverte avec eux : Ce n’est plus sous le nom de François que ce Peuple pourra de nouveau se rendre célebre : cette Nation avilie est aujourd’hui le mépris de l’Europe. […] Quand je formai le dessein de mon Livre, la contagion philosophique avoit infecté les objets les plus intéressans pour l’humanité ; ses ravages faisoient tous les jours de nouveaux progrès : j’avois donc à prémunir les Esprits contre un poison qui se glissoit par-tout & sous toute sorte de formes, qui menaçoit tous les individus : il falloit, pour le détruire, l’attaquer toutes les fois que je pouvois en reconnoître les traces. […] A mesure que j’ai découvert des noms estimables, je me suis fait un plaisir de les faire connoître ; & ceux de nos Auteurs vivans qui ont ajouté par de nouveaux Ouvrages, soit à la gloire qu’ils s’étoient déjà faite, soit à la séduction dangereuse contre laquelle les Esprits droits doivent se tenir en garde, verront que je n’ai perdu de vue aucun moyen de rendre justice aux talens, ni négligé aucune des précautions qui peuvent en prévenir l’abus.

2042. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Un nouveau crime continua donc par lui les crimes précédents, et d’autres crimes sortis du sien rallongèrent cette chaîne de forfaits qui semblait brisée. […] Mais l’Esprit se remet à souffler sur elle, le travail prophétique gonfle de nouveau sa poitrine, la seconde vue rouvre ses yeux aux horreurs du palais maudit. […] Avant qu’une plaie se ferme, un nouveau sang jaillit.

2043. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Jean de Thommeray l’a suivie, il est devenu son amant, et le jeune sauvage apprivoisé hume déjà, avec convoitise, les fumets de luxe et de jouissance qu’exhale ce monde si nouveau pour lui. […] La fortune aime les nouveaux venus, quelques tours de baccarat lui jettent une liasse de billets de banque dans les mains. […] Au troisième acte, nous retrouvons Jean de Thommeray, avec ses nouveaux amis, dans son hôtel, battant neuf, de parvenu financier.

2044. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Je me surprends à causer aux dîners de la princesse, comme chez moi, et quelquefois je sors de table, étonné de mon nouveau moi-même. […] » C’était, dans la bouche du marchand de vin, le nouveau catéchisme prêché aux classes inférieures, pour l’embêtement des classes supérieures. […] et je n’y comprends rien, mais c’était comme ça… Il y a un moment dans le galop, où le pied gauche ne laissait plus de trace, ne laissait que cette petite marque presque invisible. » Et voilà l’original garçon, qui se met à parler du galop du cheval, avec une grande science, des aperçus nouveaux, des divagations amusantes, tout en me faisant passer sous les yeux des croquetons, où il s’est essayé à saisir la réalité du galop : « C’est le diable, vois-tu, cette jambe est vraie, et elle paraît bête, c’est juste et ça semble faux.

2045. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Ces plus grands, ces meilleurs, sont-ils nouveaux ? […] De là un nouveau ciel historique au-dessus de nos têtes. […] Ce reflet nouveau du passé modifiera l’avenir. — L’ancien roi de Westphalie, qui était un homme d’esprit, regardait un jour sur la table de quelqu’un que nous connaissons une écritoire.

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