/ 3278
748. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Les personnages allegoriques sont des êtres qui n’existent point, mais que l’imagination des peintres a conçus et qu’elle a enfantez en leur donnant un nom, un corps et des attributs. […] Il a même pris la précaution d’écrire le nom de ces personnages allegoriques sous leur figure. […] Car bien que l’inscription apprenne leur nom, on a encore beaucoup de peine à deviner la valeur et le merite de tous les attributs emblêmatiques dont ils sont ornez. […] Le prince dont je parle faisoit peindre dans la galerie de Chantilly l’histoire de son pere connu vulgairement en Europe sous le nom du grand Condé. […] On merite le nom de poëte en rendant l’action qu’on traite capable d’émouvoir, ce qui se fait en imaginant quels sentimens conviennent à des personnages supposez dans une certaine situation, et en tirant de son genie les traits les plus propres à bien exprimer ces sentimens.

749. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Mais vous approuve-t-il de jeter son nom, — comme un bâton, dans les jambes du romantisme ? […] III J’ai, quelques lignes plus haut, écrit le nom d’Edmond About. […] , de ce féroce mangeur de tragédies au berceau, — d’Auguste Vacquerie, puisqu’il faut l’appeler par son nom ! […] La légende de Sarcey-le-Farouche Il y avait une fois dans le Figaro un critique qui avait nom Sarcey de Suttières. […] Ils ont sans doute vu le jour dans la visionnaire Allemagne, — ou, s’ils ne sont pas Allemands, leurs noms le sont pour eux.

750. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Sa ville, dont le nom se trouve une seule fois dans l’histoire, s’appelait-elle la ville des Palmiers, ou la Reine du désert ? […] La perpétuité d’un nom au sein des sociétés humaines, quel que soit au reste le genre de renommée qui entoure ce nom, n’est-elle pas en effet comme un symbole vivant de l’immortalité elle-même ? […] Trois grands hommes sont morts la même année, et ont laissé chacun un nom immortel, qui se rattache à un ordre différent d’idées : le dernier des Grecs, Philopœmen, enveloppé dans la gloire du guerrier qui défend ses foyers ; Scipion, qui venait de donner aux Romains le sceptre de la domination universelle ; et le plus grand des hommes de guerre qui ait jamais paru, Annibal, survivant, au sein de l’exil, à une patrie qu’il ne peut sauver. […] Alors ces mêmes hommes ont voulu se donner un nom nouveau pour se déclarer les gentilshommes de la société nouvelle.

751. (1887) La banqueroute du naturalisme

Rosny, Paul Margueritte, Lucien Descaves et Gustave Guiches, — faisons-leur le plaisir de mettre ici leurs noms, qu’on pourrait avoir oubliés, — ont publiquement protesté contre « l’exacerbation de la note ordurière » dans le roman de M.  […] D’abord, parce qu’il est toujours pénible de voir un homme de talent se fourvoyer sans ressource ; et puis, parce qu’il est plus pénible encore de le voir compromettre avec lui, dans son aventure, ce qu’il pouvait y avoir de justesse et de vérité dans les théories d’art auxquelles les circonstances avaient attaché son nom. […] Oui ; si l’on savait peut-être que le commencement et la fin de son naturalisme, que sa principale ou son unique originalité n’avait guère consisté qu’à imprimer tout crus dans ses romans des mots dont je gagerais qu’à peine ose-t-il se servir dans la liberté de la conversation, jamais pourtant il n’en avait encore imprimé de tels, ni rendu le nom même de naturalisme synonyme à ce point de ceux d’impudence et de grossièreté. […] Les mêmes mannequins peuvent toujours servir, et de « bourgeois » qu’ils étaient dans Pot-Bouille, ou de « mineurs » dans Germinal, les transformer en « paysans » dans La Terre, ce n’est qu’une redingote à changer en une blouse, un nom propre en un autre ; — et aussi le titre du roman. […] Pis que cela : de pareils livres ne sont possibles qu’avec la complicité du public, et, sans elle, pour infatué qu’il fût de son talent, ou de ce que l’on appelle autour de lui de ce nom, un romancier ne les écrirait pas.

752. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Leurs deux noms, qui furent si souvent confondus dans les mêmes éloges pendant leur vie, ne doivent point être séparés après leur mort. […] Mais c’est en vain qu’il abandonna la première place : le premier nom de l’Amérique était toujours celui de Washington. […] Ces deux noms, ces deux sentiments, confondus dans leurs cœurs s’y gravaient éternellement. […] Bientôt s’avance du lieu voisin tout le clergé destiné à la cérémonie ; c’est quelque vieux pasteur qui n’est connu que par le nom de curé, et ce nom vénérable, dans lequel est venu se perdre le sien, indique moins le ministre du temple que le père laborieux du troupeau. […] N’est-ce pas déguiser sous des noms mythologiques ce qu’il y a de plus élevé dans la théologie chrétienne ?

/ 3278