L’auteur du Corneille inconnu a été bercé avec ce nom de Corneille, donné par le hasard à un aigle, et que voilà, par le fait du génie, presque aussi fier et aussi beau que le nom de l’aigle romaine. […] Ce singe qui s’amusa à gambader sur le tombeau de l’homme qui mérita le plus ce nom d’un homme, n’est certainement pas traité, dans ce livre, avec le mépris strident qu’il mérite, mais M. […] Excepté le nom de cette marquise, dont il n’y a jamais que le titre singulier dans les œuvres de Corneille et qui n’était autre, à ce qu’il paraît, qu’une actrice, mademoiselle du Parc, je ne vois rien de bien nouveau dans la biographie de M.
Charles Didier était un débutant littéraire, on pourrait croire, de sa part, à une petite spéculation d’auteur, exploitant, au profit de son livre, ce nom d’Italie si populaire à cette heure et qui pare aujourd’hui le titre du sien. […] III Certes, c’est de toutes les maladresses la plus malheureuse, si ce n’est pas la plus malheureuse de (toutes les prétentions, que d’avoir prononcé ce nom de Boccace à propos de ces Amours d’Italie, sans idéalité et sans fini, sans fantaisie joyeuse ou sereine, sans style enfin ; sans tout ce qui fait de Boccace le (conteur italien incomparable ! […] il s’acharne à l’être : mais, ne l’étant point en son nom personnel, il nous charrie des plaisanteries qui traînent sur toutes les routes de la conversation, des arrière-trains de plaisanteries. Par exemple, les noms polonais sont des éternuments.
La cendre de Descartes fut privée de cet honneur ; mais il resta à ce Français célèbre le mausolée qui fut élevé à Stockholm ; il lui resta son nom, sa gloire, l’admiration de l’Europe, et ce qui dans la suite l’honora encore plus, le silence de Newton, qui jamais ne prononça son nom dans un ouvrage. […] Beaucoup de ces noms sont aujourd’hui peu connus ; mais il y en a encore de célèbres. […] Enfin des hommes qui honoraient de grandes places par de grandes lumières, tels que le cardinal d’Ossat et le président Brisson ; et ce Harlay, intrépide soutien des lois parmi les crimes79 ; et ce L’Hôpital, poète, jurisconsulte, législateur et grand homme, qui empêcha en France le fléau de l’inquisition, qui parlait d’humanité à Catherine de Médicis, et d’amour des peuples à Charles IX ; qui fut exclu du conseil, parce qu’il combattait l’injustice ; qui sacrifia sa dignité, parce qu’il ne pouvait plus être utile ; qui, à la Saint-Barthélemi, vit presque les poignards des assassins levés sur lui, et à qui d’autres satellites étant venus annoncer que la cour lui pardonnait : « Je ne croyais pas, dit-il d’un air calme, avoir rien fait dans ma vie qui méritât un pardon. » Voilà les noms les plus célèbres que l’on trouve dans les éloges de Sainte-Marthe.
Il n’y a véritablement de Turenne dans cette oraison funèbre que le nom, les titres et les exploits ; l’homme en est absent ; mais si l’on en retire par la pensée ces exploits, ces titres et ce nom, l’idée faisant défaut, il ne demeure enfin que le souvenir d’une exquise volupté de l’oreille. […] Si je ne me trompe, cela doit tenir uniquement à l’effet poétique des noms et du décor italiens. […] Une brève énumération de noms propres et de titres le démontre péremptoirement. […] Mieux vaut donner les noms de toute une classe de ces censeurs, les censeurs pour les mathématiques, par exemple. […] Le nom de l’auteur avait franchi les Alpes et traversé la Manche.
Il en est deux pourtant dont les types nous sont connus et familiers et se personnifient dans des noms qui s’expliquent d’eux-mêmes. […] Une autre race de guerriers, que personnifie le nom de Catinat, ou, si l’on veut, de Vauban, est celle des militaires qui joignent aux qualités de leur profession des mérites presque contradictoires de penseurs, de philosophes, de raisonneurs ; ils jugent, ils ont des idées politiques, des vertus civiles ; une capacité de plus les complète, mais parfois aussi les complique ; ils y perdent un peu en relief s’ils y gagnent en profondeur. […] Quel nom de chef trouver pour personnifier ces races pures dont le propre est précisément de se sacrifier, de s’effacer, de se tenir au second rang partout, hormis quand on est au feu, et de n’avoir rien d’éclatant ? Le nom de Drouot52, par exemple, peut en donner la meilleure idée. […] C’était le temps du blocus établi dans toute sa rigueur, et les négociants dont ces mesures prohibitives ruinaient le commerce essayaient de les éluder par tous les moyens : Depuis longtemps, raconte Pelleport, l’une des plus riches maisons de commerce du pays, — je tairai le nom —, avait eu recours à toutes sortes d’expédients pour faire entrer des marchandises anglaises en Hollande ; elle avait échoué.