Ces majuscules grecques, noires de vétusté et assez profondément entaillées dans la pierre, je ne sais quels signes propres à la calligraphie gothique empreints dans leurs formes et dans leurs attitudes, comme pour révéler que c’était une main du moyen-âge qui les avait écrites là, surtout le sens lugubre et fatal qu’elles renferment, frappèrent vivement l’auteur.
Ils aperçurent un endroit noir, où la neige avait été fondue par une source « qui coulait dans le bois en exhalant une vapeur ». […] « À leur tenue verticale, à leur robe blanche et noire, on croirait voir des bandes nombreuses d’enfants en tabliers blancs. […] il est déjà jour… Ces mornes géants, en octobre, déjà vêtus de blancs manteaux, laissent voir sur leur neige immense un point noir qui vole à tire-d’aile. […] Regardez plutôt cette phrase : « Mais le temps noir se dissipe, le jour reparaît, je vois un petit point bleu dans le ciel. […] Non : l’aile est noire.
Un roi conquit la reine avec ses noirs vaisseaux. […] Et on la revoit mendiante, plus tard, secourue par un cavalier qui, pour mourir, rejoint une bataille, et la princesse mange le pain dur tiré d’une fonte : Ô bouchée noire ! […] Sans être affligé du mal de l’audition colorée, on peut néanmoins, si l’on réfléchit, associer une couleur et un son ; personnellement, je contesterais la classification de Rimbaud, pour dire, par exemple : U noir, O jaune, et je serais en contradiction avec M. […] Si je vois les U en noir et les O en jaune, tout l’orchestre coloré de M. […] Infinis, sans espoir, Montent des noirs piliers se perdant en le noir, Et l’ombre bleue emplit les voûtes colossales !
Avec quelle joie émue, il les a chantés sous la triple incarnation familière, légendaire, satanique, — car, parfois, il en prend un au coin du foyer pour le conduire à la messe noire — s’attendrissant sur les vieux chats abandonnés à qui manque le mou mis en pâtée par les bonnes vieilles, donnant des conseils aux plus jeunes, prenant paradoxalement parti pour eux contre leurs victimes ordinaires, le poisson rouge et le serin, les adorant en toute candeur quand ils sont dieux, composant à leur intention des cantiques, des litanies et songeant aux chats obstinément — car la féminité ne perd jamais ses droits — pour un rire félin de brune ou un bâillement rose de blonde.
. — Le Cahier rose et noir (1896). — Chansons grises (1896). — Les Poèmes de l’amour et de la mort (1898). — Chansons mauves (1899). — Les Colonnes du temple (1900).