Cette lettre, sans date, publiée pour la première fois dans l’édition de Naigeon, nous semble le complément naturel de ce qui précède. Diderot s’est expliqué encore d’autres fois sur l’éducation, entre autres en tête du Fils naturel.
Elle consiste à ne point s’éloigner sensiblement de la proportion naturelle des corps ; à ne point leur donner plus de force qu’il est vrai-semblable qu’ils en puissent avoir. […] Le peintre y exprime parfaitement bien la difference qui est entre l’action naturelle des personnes de chaque temperament, quoiqu’elles agissent par la même passion ; et l’on sçait bien que cette sorte d’execution ne se faisoit point par des bourreaux païez, mais par le peuple lui-même.
L’instinct naturel nous l’apprend, en nous enseignant que ceux qui nous écoutent parler sans nous voir, ne nous entendent qu’à demi. […] Sans elle néanmoins le beau son de voix et tous les autres talens naturels ne sçauroient former un grand déclamateur.
Comme le naturel de certaines nations est plus vif que le naturel d’autres nations, l’action des unes est plus vive que l’action des autres.
Cet auteur entendoit par sons parfaits, auxquels il oppose des sons des simphonies qui n’ont qu’un être imparfait, les sons des recits en musique où le son naturel étant adapté à des mots, se trouve joint avec un son articulé. […] Je dis communement, parce qu’étant situées entre l’Italie et les païs dont je viens de parler, il est naturel que nous aïons des compatriotes qui tiennent les uns des italiens, et les autres des peuples qui sont à notre septentrion.