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1500. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

L’antipathie naturelle de Louis XIV contre Fénelon devint de l’indignation et du ressentiment. […] Ce n’est là que l’exercice naturel de son cœur. […] Il les reçut avec cette grâce naturelle qui le faisait régner par anticipation sur les cœurs : il régnait, en effet, déjà dans ses pensées.

1501. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Pour lui, il a sur les unités le sentiment qui est celui du public, et qui les a établies : elles sont l’expression de « la raison naturelle » ; elles donnent la vraisemblance, et un air de réalité au poème dramatique. […] Il n’a pas usé non plus des reconnaissances ; il a fait parfois revenir des gens qu’on croyait morts comme Sévère dans Polyeucte : mais l’espèce de reconnaissance de Sévère et de Pauline pose le problème psychologique de la pièce, elle est nécessaire, naturelle ; elle produit des évolutions de sentiments, non des ricochets d’intrigue. […] Il la possède à fond, et la manie avec une aisance, une habileté uniques, comme il maniait le vers : c’est un des plus étonnants écrivains en vers que nous ayons ; il semble que cette forme lui soit plus naturelle que la prose.

1502. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

On s’habillait à la mode des Grecs et des Romains, on leur empruntait les usages de la vie ; et, chose plus étonnante, on les imitait jusque dans l’acte le plus naturel et le plus involontaire, jusque dans la mort. […] Le naturel a résisté à la condition. […] La Renaissance venant en aide à son heureux naturel, l’arracha bientôt à ces misérables jeux d’esprit.

1503. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

C’est l’état naturel et successif de toute Littérature ; il fut commun aux poètes d’autrefois comme aux poètes d’aujourd’hui, de même que ce sera le souci des poètes de demain. […] Cette faveur de la Légende et du Mythe fut donc une conséquence naturelle de la préoccupation d’exprimer symboliquement des idées qui a valu aux poètes d’aujourd’hui le nom sous lequel on les désigna. […] Ce qu’elle veut c’est se voir belle, et peu lui importe, pourvu qu’elle y mire sa beauté, la source naturelle des bois ou le miroir par lequel un artifice subtil lui montre son visage divin dans la limpidité cristalline d’une eau fictive et imaginaire.

1504. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

D’autre part, la femme en est la reine naturelle. — « Une cour sans dames, c’est un printemps sans roses », — disait galamment le roi François Ier ; et qui dit salon évoque aussitôt l’idée d’une femme présidant à la réunion. […] Molière écoute ; il se prépare à faire rire « des commodités de la conversation » et du « conseiller des grâces » ; et Boileau, son auxiliaire dans sa campagne en faveur du naturel, va bientôt poursuivre aussi de sa rude critique ce qu’il nommera « le galimatias double » : incompréhensible pour l’auteur et pour l’auditeur. […] Il est naturel que le meilleur poète comique de l’Europe moderne appartienne à la nation la plus mondaine de cette Europe, et que le meilleur poète comique de la France appartienne à l’époque la plus mondaine de son histoire.

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