C’est elle qui fonda l’humanité chez les Gentils, gloire que la vanité des nations et des savants a voulu lui assurer, et lui aurait plutôt enlevée.
Il n'oppose point les hommes d'une Nation à ceux d'une autre, il compare homme à homme.
Cette tournure d’esprit peut avoir son agrément, mais le goût en passe vîte, & il n’est pas à propos que la Nation préfere ces Productions légeres à des Ecrits plus utiles & plus conformes à son génie.
On voit qu'en exposant les fautes des Princes, les abus de la Religion, les torts de la Nation, il n'épouse aucun parti, en sorte que l'on a de la peine à deviner quel est son sentiment, tant il est éloigné de laisser transpirer le moindre mouvement d'opposition ou d'intérêt.
On a pu comparer son règne (en tenant compte de la différence des deux pays et des deux nations) à celui de Louis XIV. […] Qu’elle montre une grande déférence pour l’esprit, — pour la royauté de l’esprit, — ce n’est pas à nous, Français, de nous en plaindre ; mais évidemment elle a son but ; elle soigne Voltaire comme la voix de la renommée et comme une trompette ; elle lui raconte les nouvelles de ses guerres et de son empire pour qu’il informe l’Europe ; elle grandit tant qu’elle peut sa nation : lui, en revanche, il dénigre tant qu’il peut la sienne, et manque tout à fait de patriotisme.