Tous deux nés dans une condition moyenne, et tous deux sans fortune, ils errèrent longtemps par le monde, et n’écrivirent que vers l’âge de quarante ans, lorsque l’expérience et le malheur eurent mûri leurs pensées. […] Malheureux de ne pouvoir accorder ses opinions et sa conduite, il éprouva, jusqu’à sa dernière heure, qu’il vaudrait mieux n’être pas né que de ne rien attendre de Dieu, et de ne pas oser se fier aux hommes. […] que d’espérances elle a fait naître quand il n’y avait plus rien à espérer ! […] Ses goûts étaient d’un chevalier né dans un château des campagnes ; il avait l’instinct de l’épée ; à peine celui des lettres et de la poésie l’égalait-il ? […] Il n’a fait naître que le sentiment du ridicule.
II Il naquit, le 6 mars 1474, dans un château du Cosentin, province de Toscane, dans le voisinage d’Arezzo. […] C’est de cette colline que naquit la vocation sculpturale de Michel-Ange. […] L’art toscan était né de la pensée et de la main de cet enfant. […] La prose naît de l’intelligence, le vers jaillit quand le cœur éclate. Un écrivain qui s’est trompé de date en naissant, et qui aurait dû naître dans le siècle de Léon X, dont il a le zèle et la studieuse curiosité pour les lettres et pour les arts, le comte de Circourt, a découvert sur les lieux l’objet jusque-là inconnu des premiers vers de Michel-Ange.
On lui a dit, à la vérité, qu’elle est née de parents chrétiens, et la croix qu’elle porte sur son cœur ne laisse pas de la troubler par moments ; mais l’amour est le plus fort, et la pièce en commençant nous la montre heureuse de la meilleure sorte de bonheur, le bonheur qu’on espère. […] Le devoir parle d’ailleurs ; à peine a-t-il apparu aux âmes bien nées, qu’il y règne en maître. […] Déchirée, entre des devoirs contradictoires, la piété filiale, la religion, un amour né de la reconnaissance, l’infortunée ne voudra manquer à aucun ; mais, quand Orosmane la frappera, elle sentira sans horreur la pointe du poignard qui doit lui ôter avec la vie le regret de ce que sa vertu lui aura coûté. […] Quant à Zaïre, elle est née du défi que lui porta Lamotte de composer une pièce toute d’amour. […] Roméo et Juliette, Hamlet, Abufar, sont nés de la première tentative ; Agamemnon de la seconde.
Ces mots qui naissaient du travail de la pensée et du mouvement de la conversation, n’étaient sûrement pas les plus mauvais. […] Naistre, naître. […] Le roi sauva le Valois, quoique le François, né Gaulois, fût sacrifié à Francès italien, La loi échappa aussi, parce qu’à la cour on n’en parlait pas ; la foi fut sauvée, parce qu’elle était un mot de ralliement dans ces temps de guerre intestine. […] Il eut donc l’intention de laisser venir sous ses pinceaux toutes ses réminiscences et de les exprimer ; sauf à écarter les plaintes et les vengeances par des phrases de précaution, par des protestations dont personne ne serait dupe que ceux qui les auraient rendues nécessaires. » Tout cela aurait pu passer à la faveur du vague nés conjectures et surtout étant dit sur le ton modeste du doute. […] Ne serait-il pas absurde de mettre sur la scène deux vieilles filles qui s’émancipent, et qui sont rappelées aux soins d’un petit ménage et aux habitudes d’économie la plus minutieuse par un père né et vivant dans la médiocrité, et fort éloigné de vouloir se méconnaître et être méconnu de ses enfants, pour faire une leçon d’économie à des femmes dont les pères et les maris sont comblés de richesses héréditaires ?
Je rappellerai seulement que Georges Maurice de Guérin était un jeune Homme né en 1810, mort en 1839, avant sa trentième année. […] Vers la fin il souffrait de la poitrine ; il retourna au Cayla après cinq ans d’absence, en 1838, pour respirer l’air natal ; il se maria cette année-là même avec une jeune Anglaise née dans l’Inde, qui lui apportait de la fortune, « une Ève charmante, venue tout exprès d’Orient pour un paradis de quelques jours. » Elle et lui jouirent peu de ce bonheur ; il mourut dans l’année. […] Elle naquit poète. […] Elle semble heureusement née pour habiter la campagne, tant son être« s’harmonise avec les fleurs, les oiseaux, les bois, l’air, le ciel, tout ce qui vit dehors, grandes ou gracieuses œuvres de Dieu. » Elle aussi, comme Bernardin de Saint-Pierre, elle a le sens des symboles naturels ; la vie sous toutes ses formes lui parle ; elle est femme à voir des mondes dans un fraisier : « Mon ami, je suis ce fraisier en rapport avec la terre, avec l’air, avec le ciel, avec les oiseaux, avec tant de choses visibles et invisibles que je n’aurais jamais fini si je me mettais à me décrire, sans compter ce qui vit aux replis du cœur, comme ces insectes qui logent dans l’épaisseur d’une feuille. » Toutes les saisons de l’année, toutes les heures de la journée ont pour elle leur charme particulier et leur langage.