Tous les talens nécessaires dans les armes ont été exercez par des sujets d’un mérite distingué.
Des esprits étroits parmi les catholiques, car il n’est pas nécessaire de dire qu’il y en a, le blâmeront peut-être de cette persistance à rester un romancier, c’est-à-dire ce que Dieu l’a fait.
C’est qu’entre autres raisons, si nous jeûnons, l’appétit nous rendra tantôt notre repas meilleur : « Loin de prendre la nourriture comme un soulagement nécessaire accordé enfin à la longueur de l’abstinence, on y porte encore un corps tout plein des fumées de la nuit… » Il pouvait s’arrêter là, mais il ne sait pas s’arrêter, et il ajoute : « et on n’y trouve pas même le goût que le seul plaisir aurait souhaité pour se satisfaire 82 ». […] quoi donc, mon ami, est-il nécessaire que tu vives85 ? […] Car enfin, sachons-le bien et ne nous lassons pas de le répéter, on ne peut même pas dire à l’homme : « Tu ne tueras point », sans être obligé d’ajouter aussitôt la restriction nécessaire : nisi lacessitus injuria , c’est-à-dire sauf le cas de légitime défense, — sauf le cas où tu lèveras le bras pour la protection de ta vie ; — sauf le cas où tu tireras l’épée pour la sauvegarde de ton honneur ou de l’honneur de ceux que tu as contracté l’obligation de soutenir et de protéger ; — sauf le cas où tu prendras les armes pour la défense ou la vengeance de ta patrie menacée. […] D’ailleurs, je ne suis point entêté, et je n’ai que tout juste la vanité d’un auteur ; mais plus je lis cette prière du père de famille sur son fils naissant, plus elle me paraît nécessaire. […] En voici la raison : Les principes de Diderot sont vrais, quand ils sont vrais, en tant que toutes les formes de l’art sont soumises aux mêmes lois de nature, ou, si vous l’aimez mieux, aux mêmes conventions nécessaires.
Ils ont aussi besoin de porcs pour leur nourriture, afin d’avoir du lard ; le lard est leur venaison ; vous savez bien que le justice est là avec son latin et sa potence, s’ils veulent en avoir une autre ; en sorte que le lard est leur nourriture nécessaire, de laquelle ils ne peuvent se passer. […] Avec une gravité et une simplicité soutenues, il montre aux puritains que les lois de la nature, de la raison et de la société sont, comme la loi de l’Écriture, d’institution divine, que toutes également sont dignes de respect et d’obéissance, qu’il ne faut pas sacrifier la parole intérieure, par laquelle Dieu touche notre intelligence, à la parole extérieure, par laquelle Dieu touche nos sens ; qu’ainsi la constitution civile de l’Église et l’ordonnance visible des cérémonies peuvent être conformes à la volonté de Dieu, même lorsqu’elles ne sont point justifiées par un texte palpable de la Bible, et que l’autorité des magistrats, comme le raisonnement des hommes, ne dépasse pas ses droits en établissant certaines uniformités et certaines disciplines sur lesquelles l’Écriture s’est tue pour laisser décider la raison. « Car si la force naturelle de l’esprit de l’homme peut par l’expérience et l’étude atteindre à une telle maturité, que dans les choses humaines les hommes puissent faire quelque fond sur leur jugement, n’avons-nous pas raison de penser que, même dans les choses divines, le même esprit muni des aides nécessaires, exercé dans l’Écriture avec une diligence égale, et assisté par la grâce du Dieu tout-puissant, pourra acquérir une telle perfection de savoir que les hommes auront une juste cause, toutes les fois qu’une chose appartenant à la foi et à la religion sera mise en doute, pour incliner volontiers leur esprit vers l’opinion que des hommes si graves, si sages, si instruits en ces matières, déclareront la plus solide366 ?
« Tous les bons littérateurs, dit-il, en parlant du livre de la Littérature, conviennent que la forme de notre langue a été fixée et déterminée par les grands écrivains du siècle dernier, rien n’empêche aujourd’hui d’inventer de nouveaux mots, lorsqu’ils sont devenus absolument nécessaires ; mais nous ne devons plus inventer de nouvelles figures, sous peine de dénaturer notre langue, et de blesser son génie. » Et il termine l’un de ses articles par cet aveu : « On ferait vingt volumes sur les trois qu’a donnés Mme de Staël, si l’on voulait s’arrêter à chaque page, et poursuivre une à une toutes les erreurs qu’on rencontre à chaque pas dans son livre. » Chateaubriand lui-même se joignit alors à Dussault pour attaquer Mme de Staël. […] Ils avaient le talent, la verve, et l’audace nécessaires pour remplir dignement ce rôle.