/ 1213
844. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

C’était là qu’apparaissait, dans sa plus haute puissance, cette invention du théâtre parée de tous les arts qui faisaient cortège à la poésie, cette tragédie, créée depuis un demi-siècle, relief des festins d’Homère, disait Eschyle, y mêlant le spectacle, la musique et le chant, image sublime des temps fabuleux de la Grèce, mais encore assortie à son âge politique et guerrier ; école d’héroïsme comme de génie, où les vainqueurs, en se célébrant eux-mêmes, s’engageaient de nouveau à vaincre pour leur pays.

845. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Julien Tiersot a bien raison de tenir cette œuvre, paroles et musique, pour une des plus belles inspirations du génie inculte. […] Et certes un paysan seul a pu, dans l’ennui des lents labourages, composer lentement, sur une musique large, triste et se prolongeant en échos, ces couplets d’un réalisme si poignant et si mélancolique. » M.  […] La musique, par exemple, s’efforcera de se faire descriptive, concrète, exacte dans l’expression, impossible pour elle, des formes et des attitudes, tandis que la peinture ou la statuaire, suivant des errements semblables, se laisseront dévier de leur destination primitive et abandonneront le simple culte de la ligne pour se tourner vers les études de mœurs ou les symboles philosophiques. […] Je suis l’inventeur des carrousels, de la danse, de la musique, de la comédie et de toutes les modes nouvelles de France… Je suis le démon de la luxure, ou, pour parler plus honorablement, le dieu Cupidon. […] « Vous, Elfes des collines, des ruisseaux, des lacs dormante et des bosquets… et vous, petits êtres qui au clair de lune tracez en dansant des cercles qui laissent l’herbe amère et que la brebis ne broute pas, et vous dont le passe-temps est de faire naître à minuit les champignons… lorsque je vous aurai ordonné de faire un peu de musique céleste pour opérer sur les sens de ces hommes, je briserai ma baguette de commandement, je l’enfouirai à plusieurs toises sous la terre, et plus avant que n’est encore descendu la sonde, je plongerai mon livre sous les eaux. » Ces livres de M. 

846. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

D’Argeavel créa, au Caire, le Tivoli égyptien, avec balançoires, musique, illuminations, danses du ventre. […] « On entendait vers Noisseville des hourras et les accents d’une musique allemande… La lune avait disparu. […] Musique. […] Devant le cercle joue la musique militaire ; et, au « jardin botanique », des couples flirtent à l’ombre des banians… Eh ! […] Elle savait la musique et l’art de confectionner trente-neuf sortes de gâteaux.

847. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Il nous explique un de ses premiers jeux, que ses petites sœurs et lui appelaient la « musique des anges ». […] Et la musique des cheveux blancs fut, paraît-il, plus belle encore que celle des cheveux blonds. « … Depuis ce jour, nous importunions souvent notre tante pour qu’elle laissât dépouiller par nos mains son beau front… » Et il ajoute que la destinée idéale pour un poète, ce serait de faire, dans sa jeunesse, des vers qui rendraient le même son que les cheveux de sa sœur et, dans ses dernières années, des vers qui chanteraient comme les cheveux de sa tante… Ah ! […] En attendant qu’il retrouve un jour, par une inspiration divine, la musique aérienne des cheveux blonds (et ce seront les Méditations poétiques), il rêve, il lit les poètes, particulièrement le Tasse et surtout Ossian, qu’il considère comme un grand poète (il semble avoir voulu ignorer toute sa vie l’artifice de Macpherson). […] Les jardins suspendus de Sémiramis, et la Maison d’or de Néron, et les douze palais et les baignoires de Caprée, et les parfums, et la musique, et les vins précieux, et les mets de Lucullus ou de Trimalcion, qu’est-ce que cela ?

848. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

non, messieurs, je vous aime trop pour souffrir que cela arrive à aucun d’entre vous. » « Eh bien, Georges, chantes-tu toujours de la musique de Glück ?  […] « — Eh bien, tu as raison, puisque tu l’aimes… Moi j’aime mieux la musique italienne. […] Voilà ce que c’est que d’aimer la musique allemande, tu préfères l’harmonie à la mélodie et tu fais de même en peinture : tu fais passer le dessin après la couleur. […] Roquefort, l’auteur du Dictionnaire de la langue romane et qui a laissé des recherches savantes sur la littérature et la musique au moyen âge, était alors élève de David et fréquentait son école. […] « Garat va venir aujourd’hui, dit Mme de Noailles ; aimez-vous la musique, Étienne ?

/ 1213