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1083. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

si peu d’empressement auprès des poésies nouvelles, c’est un peu la faute des poëtes ; qu’ils ne savent plus que de vieilles chansons sur de vieux airs ; qu’il en est d’eux comme des pianistes, qui connaissent à fond le mécanisme de leur art, pour qui le doigté n’a plus de secrets, qui font ruisseler sur les touches d’ivoire des avalanches de notes, mais qui ne disent rien au cœur, à l’âme, à ce sens mystérieux et profond où la musique aime à jeter ses ravissements et ses extases : pas une idée sur ce clavier frémissant, pas un rayon sur ces larges flots, pas une perle dans cet océan sonore ! […] Des recueils comme celui-là et comme deux ou trois autres qui ont paru récemment sont en poésie, entre la glorieuse époque de la Restauration et le poëte inconnu qui entraînera sur ses pas la génération nouvelle, ce que sont en musique les doux accents de Lucia, les mélancoliques soupirs de Bellini, les délicieux refrains d’Auber, entre Guillaume Tell et le musicien à venir qui nous consolera du silence de Rossini.

1084. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

. — Qui s’échappent des fissures, comme le renard de son terrier ; — Ce ruisseau argenté qui s’en va en babillant — Avec une douce musique de danse… » Il prit, dès l’âge de sept ans, l’habitude de tenir son journal, qu’il remplissait surtout de descriptions des lieux qu’il visitait, sa famille se livrant à de fréquents déplacements. […] La musique est rare, qui vaut d’être écoutée. […] Au fond, un orgue qu’un ange fait retentir, et la musique est si belle que tout l’auditoire est dans le ravissement : et en voilà pour l’éternité !

1085. (1903) Le problème de l’avenir latin

La musique et le dessin seraient enseignés non plus comme « arts d’agrément », mais comme faisant partie intégrante du programme. […] De la musique y serait exécutée aussi souvent que possible, avec un orgue, des chœurs. […] Parfois une représentation théâtrale, une exposition d’industrie ou d’art, quelques expériences scientifiques, — le dimanche, une lecture ou une allocution, de la musique, et, à certaines dates de l’année, des attractions spéciales.

1086. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Pareillement, en France, la philosophie, la musique, les lettres, les sciences, l’art militaire, les industries ont leurs centres ; quand nous réussissons en quelque chose, c’est par ce jardinage savant qu’on appelle le talent d’organiser. […] » Un certain style lui a paru unique ; lecture, musique, acquisition de tableaux, de camées, de dessins, de moulages, travail, rêves, il a tout tourné de ce côté. […] Aussi l’élection coûtait 10 000 francs au candidat, souvent 30 000, 40000 et jusqu’à 100 000, les rastels, les mâts de Cocagne pavoisés, les fêtes et tombolas dans un parc, les fournitures d’un équipement neuf et d’une musique aux pompiers sont choses très dispendieuses ; mais ce charlatanisme grossier est efficace. — De ce genre est aujourd’hui la propagande des radicaux. […] Là aussi, les choses ont leurs lois, leurs attaches, leurs proportions et leur harmonie ; tout s’y tient comme dans une musique.

1087. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Mais que la littérature ne nous fasse point oublier les autres manifestations des sentiments de cette époque, et n’omettons pas de dire qu’alors, en Allemagne, la musique portait la même marque que les autres œuvres de l’imagination. […] Ici, il adresse à une jeune femme qu’il avait vue pleurer en secret, une pièce, à laquelle il donne pour épigraphe le mot déjà cité : « Flebile nescio quid », et dans laquelle on trouve un éloge des larmes, qui peut être comparé à celui que la musique de Schubert a rendu célèbre. […] Que personne n’a vu, que Mozart a rêvé, Qu’Hoffmann a vu passer au son de la musique, Et que de notre temps Shakspeare aurait trouvé.

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