L’idée de liberté, ainsi adoptée dans sa plénitude rejoignait si bien l’autre idée première d’association pacifique et d’unité intellectuelle à établir entre tous les peuples ; elle y ramenait si directement en faisant tomber les douanes de diverse nature qui s’opposaient à la communication libre des nations les unes avec les autres ; le moyen, en un mot, semblait si bien adapté au but, et le but tellement ressortir du moyen, qu’un homme dont toute la vie avait été consacrée à produire cette association et cette unité, Saint-Simon, frappé vivement de l’aspect du journal et de sa tendance définitive, crut un moment qu’il y avait peu à faire pour élever et consacrer l’idée du Globe à sa propre conception. […] Les moyens pour atteindre au but nous parurent loyaux autant qu’efficaces, pacifiques, persuasifs, tels enfin que le principe dominant de liberté n’avait ni droit ni pouvoir pour les restreindre ou les interdire.
Elles créent ainsi une classe moyenne qui va jusqu’à former la moitié de la nation. […] La défaite est ruineuse, perturbatrice de tous les intérêts de la classe moyenne pour une ou deux générations. […] Le peuple ne trouve jamais le temps ni les moyens de se livrer à ce travail. […] Sa méthode, ou invoquer sa méthode, lui était un moyen merveilleux de les sauver. […] La guerre est moyen d’égalité, donc moyen de justice.
Voilà bien ces chétives idées françaises qui prétendent remplacer la diplomatie et la guerre par des moyens & une simplicité enfantine. » — Attendons, Messieurs ; laissons passer le règne des transcendants ; sachons subir le dédain des forts. […] Le moyen d’avoir raison dans l’avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé.
Grâces au génie d’Eschyle, la tragédie antique fit place à la tragédie moyenne, et les chœurs de satyre aux chœurs d’hommes. La tragédie moyenne dut être l’origine de la vieille comédie, dans laquelle les grands personnages étaient traduits sur la scène ; et voilà pourquoi le chœur s’y plaçait naturellement.
Dans l’état de démocratie ou plutôt de classe moyenne où nous allons de plus en plus, il y a un écueil, un faux idéal tout à fait à éviter pour l’art et pour le goût. […] Cette espèce de littérature, qui sera un symptôme de tant d’autres prospérités et de tant de mérites désirables, adviendra, nous l’espérons ; mais il devra y avoir à côté une littérature un peu moins à l’usage de ces bons et honnêtes esprits étrangers, de cette majorité de classe moyenne, de Chambre des députés, etc., etc. ; il y aura toujours une littérature plus en quête des exceptions, des idées avancées et encore paradoxales, des sentiments profonds, orageux, tourmentants, dits poétiques et romanesques. Heureuse cette littérature à la fois plus démocratique et plus aristocratique, plus raffinée et plus audacieuse, moins moyenne en un mot, si elle n’est pas jetée hors de toute beauté et de tout calme d’exécution, hors d’un certain bon sens indispensable au génie et de certaines conditions éternelles de l’art, par la pruderie, l’honnêteté exemplaire et les prétentions établies de l’autre littérature !