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259. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Le mouvement est amorcé. […] La société se défait ; l’art dramatique la suivra dans son mouvement de déliquescence. […] On sacrifie le mouvement à la stature, le « dynamisme » à la fausse grandeur. […] On exige des actes et du mouvement. […] Les mouvements spécialisés, la J.E.C., la J.O.C., secondent notre mission.

260. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Un coup de pédale met en mouvement mille fils. […] Quels sont les idées-forces et les buts du mouvement préraphaélite ? […] Initiés en une certaine mesure au mouvement allemand par Mme de Staël et par A. […] Dans la nature ont lieu continuellement des mouvements, et le protoplasma de la cellule vivante perçoit ces mouvements. […] Maintenant, les mouvements dans la nature sont perçus différemment.

261. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Deux facultés de l’âme ont surtout attiré leur attention : la sensibilité et le mouvement. […] Ces philosophes, trop peu instruits, ont cherché à définir le mouvement dans l’âme, comme ils le définissaient dans l’univers, ne voyant pas que dans l’âme (l’âme humaine sans doute, malgré ce qu’en a dit plus haut Aristote), le mouvement tient surtout à cette force qu’on appelle la volonté et la pensée. En outre, ils ont pris les modifications de l’âme pour des mouvements en elle : sentir, penser même, s’attrister, se réjouir, espérer, craindre, s’indigner, ce ne sont pas des mouvements de l’âme ; ce sont des mouvements qui n’appartiennent qu’au corps, se développant avec lui, se flétrissant et mourant avec lui. […] Les modifications de l’âme, qu’on prend pour des mouvements, ne sont donc pas proprement à elle. […] La sensibilité, le mouvement, n’épuisent pas les facultés de l’âme.

262. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

On s’alarmait vite à Thionville des mouvements du dehors ; on était en vue de Coblentz : ces places des frontières, où l’on vit et où l’on dort sur le qui-vive, ont volontiers l’esprit de leur position et le privilège d’enfanter des âmes guerrières. […] C’est un des caractères de Merlin, on l’a remarqué, de n’avoir jamais cédé qu’au mouvement de sa propre passion, de s’être arrêté là où elle s’arrêtait, sans jamais servir d’instrument à celle des autres. […] Enfanté tout d’un jet par un mouvement irrésistible, par l’immense tremblement de terre d’où sortit la génération des modernes Titans, il n’était pas l’homme de plusieurs idées ni de plusieurs régimes. […] Les approches de la maison, environnée de terres labourables, de prairies, d’étangs et de belles fermes, offraient, à la vue des sites variés, mais qui manquaient de mouvement, et auxquels la proximité des forêts donnait quelque chose de grave et de mélancolique. […] La porte donnait sur un péristyle élevé de douze marches au-dessus du sol de la cour, et au-dessus s’élançait un élégant clocher renfermant l’horloge et le carillon, qui, tous les quarts d’heure, se mettait en mouvement et sonnait des hymnes. » « Telle était, pour le dehors, cette somptueuse maison… » Cela, convenons-en, est d’une parfaite et sensible vérité, d’une sobre et magnifique description ; quoique sorti d’une plume conventionnelle.

263. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Dans l’ordre des sentiments, il avait le mouvement, le tumulte et le fracas de la passion, non pas la chaleur. […] je vous hais de me faire connaître l’espérance, la crainte, la peine, le plaisir : je n’avais pas besoin de tous ces mouvements ; que ne me laissiez-vous en repos ? […] Je ne veux qu’y prendre çà et là quelques mots pour donner l’idée de ce qui est partout à l’état de lave et de torrent : Mon ami, je vous aime comme il faut aimer, avec excès, avec folie, transport et désespoir… Mon ami, je n’ai plus d’opium dans la tête ni dans le sang, j’y ai pis que cela, j’y ai ce qui ferait bénir le ciel, chérir la vie, si ce qu’on aime était animé du même mouvement. Oui, vous devriez m’aimer à la folie ; je n’exige rien, je pardonne tout, et je n’ai jamais un mouvement d’humeur. […] Résumons avec elle : « Tant de contradictions, tant de mouvements contraires sont vrais et s’expliquent par ces trois mots : Je vous aime. » Remarquez qu’à travers cette vie d’épuisement et de délire, Mlle de Lespinasse voit le monde ; elle reçoit ses amis tant qu’elle peut ; elle les étonne bien parfois avec ses variations d’humeur, mais ils attribuent cette altération chez elle à ses regrets de l’absence, puis de la mort de M. de Mora.

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