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1370. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Venez voir le plus beau spectacle que puisse présenter la terre ; venez voir mourir le chrétien. […] Il meurt, et l’on n’a point entendu son dernier soupir ; il meurt, et longtemps après qu’il est expiré, ses amis font silence autour de sa couche, car ils croient qu’il sommeille encore, tant ce chrétien a passé avec douceur !  […] Innocente ou coupable, la première dit à la victime : Meurs ! […] Madame se meurt. Madame est morte !

1371. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Ça semble des soldats pour mourir, non pour vaincre, des soldats prédestinés à la défaite par la désertion du moral, et dont le cerveau trouble, est hanté par le grand dissolvant des armées : la Trahison. […] c’est de cela que nous mourrons, plus que de toute chose, et je suis flatté d’avoir été le premier à l’écrire. […] Saint-Cloud, avec ses étages de maisons dans la verdure, sous le rayonnement du plus beau jour, fait peur avec son silence : on dirait une ville morte, sous l’azur implacable d’un beau ciel de choléra. […] Son apitoiement sur les centaines de milliers de Français qui vont mourir de faim : ça ressemble au jésuitisme d’un Attila. […] — Oui, — répond l’autre, entre deux bouchées, — elle est morte… à Arcachon.

1372. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

», Une jeune fille sur le point de mourir. […] Rency c’est la condamnation du roman psychologique qui, né avec Stendhal, ressuscité par Paul Bourget, achève de s’éteindre et de mourir sous la plume de MM.  […] Je l’ai déjà dit : une langue prend naissance, se développe et meurt selon une marche régulière et des lois établies. […] Ce serait à mourir de rire si ce n’était bête à faire pleurer. […] Il a su s’enivrer jusqu’à mourir de la suavité des foins et des verveines.

1373. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Montanier, avocat, qui mourut peu après, en lui laissant une petite rente. […] Jamais un poëte capable de porter ombrage et suspect de sonner la trompette d’alarme n’aurait ainsi échappé : André Chénier mérita de mourir. […] Il mourut d’apoplexie dans la nuit du  1er au 2 mai 1813. […] La poésie était morte en esprit, perdue dans le délayage et les fadeurs : nous l’avons sentie, nous l’avons relevée, les uns beaucoup, les autres moins, et si peu que ce soit dans nos œuvres, mais haut dans nos cœurs ; et l’Art véritable, le grand Art, du moins en image et en culte, a été ressaisi et continué ! 

1374. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

. — « Les princes français, dit encore une dame contemporaine, meurent de peur de manquer de grâces225. » Jusques autour du trône, « le ton est libre, enjoué », et, sous le sourire de la jeune reine, la cour sérieuse et disciplinée de Louis XVI se trouve à la fin du siècle le plus engageant et le plus gai des salons. […] Votre grand-père262, ma fille, a été beau, élégant, soigné, gracieux, parfumé, enjoué, aimable, affectueux et d’une humeur égale, jusqu’à l’heure de sa mort… On savait vivre et mourir alors ; on n’avait pas d’infirmités importunes. […] On trouvait qu’il valait mieux mourir au bal ou à la comédie que dans son lit entre quatre cierges et de vilains hommes noirs. […] Il n’est guère d’homme qui n’ait quelque talent de salon, quelque petit moyen d’occuper son esprit ou ses mains, de remplir les heures vides : presque tous riment et sont acteurs de société ; beaucoup sont musiciens, peintres de nature morte ; tout à l’heure M. de Choiseul faisait de la tapisserie ; d’autres brodent ou font des nœuds.

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