Le mot est juste. […] Ils se font, suivant le mot de Stendhal, par l’entremise des notaires. […] Camille Flammarion en arrivera tout à l’heure à conclure : « L’âme n’est pas un vain mot. […] « La philosophie n’est qu’un retour conscient réfléchi aux données de l’intuition. » Il rappelle ces mots de M.
Le problème n’est point oiseux, car ce n’est pas une question de mots qu’il pose, mais bien une question de méthode. […] Mais c’est en touchant à un tel sujet qu’on se rend compte de la relativité des mots, de l’indécision de leur sens ! Comment ce mot de beauté, que je viens d’employer, peut-il s’appliquer également aux tragédies de Sophocle, d’un dessin si net, d’un plan si parfait, et aux drames informes que des confréries représentaient pendant des journées entières sur des tréteaux dressés en plein vent ? […] La Grèce avait tiré sa littérature et ses arts de ce sens spécial que les Grecs désignaient par le mot mélodieux d’eurythmie ; Rome avait construit sur le civisme sa robuste civilisation, si pauvre d’ailleurs en œuvres originales ; l’Europe du Moyen-Âge, ces États hétérogènes formés comme par hasard par des mélanges et des heurts de nations, cette Europe informe et désordonnée comme une chanson de geste, que la diplomatie de plusieurs siècles n’a pas encore réussi à partager équitablement, cette Europe marchait et travaillait pourtant sous l’impulsion d’un sentiment tout aussi grand que l’eurythmie et le civisme : la foi religieuse.
Je dirai, à cette occasion, quelques mots et du genre et de ceux qui l’ont mis en honneur parmi nous. […] Pourtant, de telles grâces ressemblent trop à ces fausses beautés poétiques par lesquelles d’habiles versificateurs se piquaient d’éluder élégamment le mot propre ; elles ont l’air d’un jeu et ne survivent pas au petit succès du moment. […] Pour s’en guérir, il devrait suffire de relire dans les anciens éloges ces parties si applaudies autrefois : ce sont celles qui font tache aujourd’hui. — Mlle Mars disait un mot d’un grand sens, et qui a son application dans plus d’un art : « Comme nous jouerions mieux la comédie, si nous ne tenions pas tant à être applaudis ! » Ôtez ce mot de comédie qui aurait l’air désobligeant, cela n’est-il pas vrai de tous ceux qui ont un rôle et qui sont en scène, et qui devraient sembler y être le moins possible, des professeurs, des orateurs politiques, des orateurs littéraires, et même des savants ?
Les poètes ont employé ce mot de manie avec honneur, et il est bien entendu que c’est dans ce sens que je l’emploie ici. […] En un mot, il ne souffrait d’être gêné en rien dans ses habitudes, et, comme sa petite-fille l’amusait et qu’il ne pouvait se passer d’elle, il fallait qu’elle fût de toutes ses parties coûte que coûte et au risque d’accident. […] Le roi, plein de dépit, annonça la nouvelle d’un seul mot aux courtisans qui l’entouraient : « La duchesse de Bourgogne est blessée. » Là-dessus, tous de se récrier et de dire que c’était un grand malheur et qui pourrait compromettre ses couches à l’avenir. […] interrompit le roi tout d’un coup avec colère, qui jusque-là n’avait dit mot ; qu’est-ce que cela me ferait ?
Fouquet, comme Retz, était d’ailleurs un personnage aimable, séduisant, doué de qualités brillantes et de ressources infinies ; d’un génie vaste, en prenant le mot vaste dans le sens de défaut, embrassant trop de choses à la fois, mais d’une âme élevée, d’un cœur libéral et généreux, aisément populaire. […] Les raisons d’État qu’eut Louis XIV sont mieux comprises : il les a consignées en peu de mots dans les belles Instructions qu’il dicta pour son fils, et que ce même Pellisson, ancien premier commis de Fouquet et devenu secrétaire du monarque, écrivit de sa main49. […] Le ministre Le Tellier, qui n’aurait pas été fâché que Fouquet eût été condamné à mort, laissa échapper un mot énergique et cruel à propos de ce procès où l’on demanda trop, et où, en exagérant certaines charges, on alla contre le but : « Pour avoir voulu faire la corde trop grosse, disait-il, on ne pourra la serrer assez pour l’étrangler. » C’est ainsi, en effet, que Fouquet échappa à tant de haines conjurées. […] ………………………………………… Le plus sage s’endort sur la foi des zéphyrs, et qui se termine par ce mot si conforme à la misère humaine : Et c’est être innocent que d’être malheureux.