») commence ainsi : « Ces morts, alignés dans une pose vivante, étaient épouvantables à voir ! […] contre un gros oiseau qu’il poursuit et chasse à mort, contre une fleur déjà dévastée à qui il ne pardonne pas de ne point l’avoir attendu. […] Ce singulier individu, mort récemment en de lointaines aventures commerciales, avait achevé à vingt ans sa carrière intellectuelle. […] Si Verlaine, surtout comme poète sentimental, a laissé des héritiers qu’on n’écoute pas sans plaisir, Stéphane Mallarmé, lui, est mort sans postérité . […] Il faut être mort ou vivant.
— Il est mort. […] Touchante, cette mort ? […] Après la mort de sa femme, Perraud a été changé de résidence. […] Droit de vie et de mort ! […] Il s’est dit : « Si je ressuscitais le jour même de sa mort un homme mort, ou cru mort, et si je le dressais devant la personne qui l’a aimé ?
Challemel-Lacour, qui le vit une année avant sa mort, n’en dormit pas non plus : il crut sentir passer sur lui un souffle du néant. […] A chaque gorgée d’air que nous rejetons, c’est la mort qui allait nous pénétrer et que nous chassons. […] Lorsque la mort nous emporte, est-ce nous qui cessons de voir les choses, ou sont-ce les choses qui s’abîment ? […] Sans doute, à présent qu’Edmond Scherer n’est plus, on sera plus équitable : il fut de ceux que la mort grandit. […] Cette notion exacte et désespérée de la mort se trouve bien réellement à la base de toutes les pensées des écrivains pessimistes.
Quand ce n’est pas sur un poète, c’est sur un jésuite ; quand ce n’est pas sur un vivant, c’est sur un mort. […] S’il était mort il y a vingt-cinq ans, il aurait laissé la réputation d’un homme du monde lancé dans la politique, d’un Martignac en second, sachant parler en public deux heures de suite et tenir une assemblée sans conclure, flexible, assez intrigant, libertin, avec deux ou trois actes fâcheux ou ridicules dans sa vie (l’affaire Malet par exemple). […] CC Édouard Turquety est mort à Passy en novembre 1867. J’ignorais sa mort, lorsque M. […] C’est leur gâter leur idée que de venir leur montrer dans un miroir fidèle le visage d’un mort avec son front, son teint et ses verrues.
Leur cause, toute bonne qu’elle fut, était perdue d’avance et la mort de vingt mille protestants à La Rochelle, qu’affama le despote Richelieu, mit fin à leur résistance. […] Comment n’auraient-ils pas été les plus énergiques et les plus libres, ceux qui avaient eu le clairvoyant courage de rompre avec la tradition mensongère, ceux qui avaient encouru la persécution, la ruine, le mépris, les plus sanglants outrages, la torture et la mort, pour suivre, à travers tous les obstacles, la voie qu’ils avaient d’eux-mêmes choisie ? […] Mais cinq cent mille environ, échappant aux persécutions, aux menaces, et à la mort parvinrent à gagner les nations voisines, dans l’espoir d’y trouver un coin de terre qui fut à l’abri des bourreaux de la France orthodoxe. […] La stoïque devise que les libres penseurs ont popularisée, c’est justement le fait de l’émigration protestante, bravant la mort et les galères, pour rester digne et véridique : Vitam impendere vero. […] Ceci : que les nations, dont la vie religieuse dépend de Rome, portent en elles un germe de mort.